
Une délégation de représentants d’ONG et de syndicats de journalistes opposée à la proposition de loi « Sécurité globale » a claqué la porte des discussions avec le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, lundi 23 novembre, et demande à être reçue par le premier ministre, Jean Castex.
« Le ministre de l’intérieur nous a fait une réexplication de texte de la proposition de loi “sécurité globale” et du nouveau schéma national du maintien de l’ordre (SNMO) », a affirmé lors d’un point presse Emmanuel Poupard, premier secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ) et membre de la délégation composée d’une quinzaine de personnes.
« Nous avons posé comme préalable à toute discussion le retrait des articles 21, 22 et 24 et du SNMO. On a un ministre qui nous a endormis en proposant quelques améliorations par-ci, par-là, il n’en est pas question, donc nous avons décidé collectivement de quitter la réunion et nous en appelons à Monsieur le premier ministre, Jean Castex », a-t-il poursuivi.
Après la mobilisation de samedi, qui a rassemblé 22 000 personnes dans une vingtaine de manifestations en France, les opposants à la loi, reçus lundi soir par le ministre de l’intérieur, appellent « à participer massivement » aux nouvelles marches de protestation qui se dérouleront samedi prochain.
La délégation, qui estime que les conditions « d’un dialogue constructif » avec Gérald Darmanin ne sont pas réunies, a écrit à Jean Castex pour solliciter un rendez-vous. « J’ai dit mon ouverture d’esprit pour pouvoir continuer à travailler avec les syndicats de journalistes et certaines associations qui étaient venues me voir. Ils n’ont pas souhaité continuer ces discussions, ma porte est toujours ouverte », a réagi sur Twitter Gérald Darmanin.
Rappel à l’ordre de la Commission européenne
La Commission européenne a rappelé, lundi, que les journalistes devaient pouvoir « faire leur travail librement et en toute sécurité », après le vote par les députés français du texte controversé pénalisant la diffusion malveillante d’images des forces de l’ordre.
« La Commission s’abstient de commenter des projets de loi, mais il va sans dire qu’en période de crise, il est plus important que jamais que les journalistes puissent faire leur travail librement et en toute sécurité », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) un porte-parole de l’exécutif européen, Christian Wigand. « Comme toujours, la Commission se réserve le droit d’examiner la législation finale, afin de vérifier sa conformité avec le droit de l’UE », a-t-il ajouté.
« Nous suivons la situation de près », a affirmé le porte-parole de la Commission qui, en tant que gardienne des traités, veille au respect et à l’application du droit européen. « Garantir la sécurité de tous ceux qui vivent en Europe est une priorité essentielle pour la Commission et nous travaillons main dans la main avec les Etats membres », a-t-il souligné.
« Lors de l’élaboration de leur législation en matière de sécurité, les Etats membres doivent respecter le principe de proportionnalité et trouver le juste équilibre entre la garantie de la sécurité publique et la protection des droits et des libertés des citoyens, y compris la liberté d’expression, la liberté des médias, la liberté d’association, le droit au respect de la vie privée et l’accès à l’information », a rappelé le porte-parole.
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