Des étudiants vétérinaires organisent des maraudes pour soigner les animaux des SDF

A chaque maraude les étudiants vétérinaires rencontrent en moyenne 25 chiens ©Getty -  Alexander Shcherbak
A chaque maraude les étudiants vétérinaires rencontrent en moyenne 25 chiens ©Getty - Alexander Shcherbak
A chaque maraude les étudiants vétérinaires rencontrent en moyenne 25 chiens ©Getty - Alexander Shcherbak
Publicité

Des étudiants vétérinaires de Lyon se relaient pour aller à la rencontre des animaux des personnes démunies dans les centres d’hébergements ou dans les rues.

Ana Alkan, 25 ans, est la coprésidente de l’association Dispensaire vétérinaire étudiant de l'ecole Veta gro sup, de Lyon. Elle a la chance d’avoir avec elle 115 étudiants bénévoles prêt à enfiler leur blouse blanche pour aller sur le terrain. 

Maraude à pieds

Ils se répartissent entre les permanences dans les foyers d’hébergements où ils peuvent prodiguer des soins, et les maraudes où légalement il ne peuvent que donner des conseils. C'est ainsi que 2 fois par semaine, on les voit sillonner avec leur petit chariot le quartier des Cordeliers à pied.   

Publicité

Interdiction de prodiguer  des soins dans la rue

"Dans la rue, notre action est malheureusement très limitée. Nous distribuons des croquettes, des friandises, des laisses, mais nous n'avons pas le droit de soigner" déplore Ana. Elle et ses collègues n'ont donc avec eux ni stéthoscope, ni lecteur de puces, ni pansement. 

Sujet de thèse

Forte de son expérience, Ana a décidé de faire sa thèse sur les personnes à la rue et leurs animaux. Depuis deux ans, elle a pu mesurer les lien très forts qu'entretiennent les maîtres avec leurs bêtes. Elle peut citer des exemples de personnes à la rue qui préfèrent nourrir leur animal plutôt que s'alimenter elles-mêmes. 

Lien de vecteur social

La présence d'un animal permet de rétablir parfois un contact coupé. Ana suit régulièrement une personne qui après avoir perdu femme et enfants s’était retrouvée à la rue avec son animal. Elle refusait de parler à quiconque, s’était enfermée dans un mutisme total. Il a fallu que son chien tombe malade pour qu'elle accepte de venir dans un foyer pour le faire soigner. 

Solution inadaptée

Face à cette détresse, les services sociaux lui ont trouvé une structure d’hébergement mais il était interdit d'avoir un animal. Elle a refusé . Aujourd'hui elle est retournée vivre dans sa tente avec son chien. 

En attendant de finir sa thèse, Ana vient d'écrire au ministère de l’Agriculture et de l’alimentation pour obtenir l’autorisation pour son association de pouvoir dispenser des soins ambulants avec une camionnette qui pourrait sillonner tout Lyon. 

Ana Alkan, coprésidente de Dispensaire vétérinaire étudiant au micro d'Emmanuel Moreau

L'équipe

pixel