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«Place de la République, les migrants n’étaient que les figurants d’une manoeuvre politique d’extrême gauche»

Des gens manifestent face au démantèlement d’un camp de migrants Place de la République par les forces de l'ordre. ALAIN JOCARD/AFP

FIGAROVOX/TRIBUNE - Certains activistes irresponsables ont savamment tendu un piège médiatique aux forces de l’ordre lors de l’évacuation d’un camp de migrants mardi soir dernier, déplore l’ancien élu de Paris Pierre Liscia. Le sort des migrants, dans cette mise en scène, ne préoccupe pas réellement les élus qui ont récupéré l’événement, ajoute-t-il.

Pierre Liscia est porte-parole de Libres!, ancien élu de Paris et auteur de La Honte (Albin Michel).


Les images de l’évacuation de la Place de la République tournent en boucle sur les réseaux sociaux et les chaînes d’information en continu. À l’unisson, gauche et extrême-gauche dénoncent des violences policières inacceptables et réclament pour les uns la démission du Préfet de police de Paris, pour les autres la suppression de la proposition de loi sur la sécurité examinée par le Parlement.

«Dérive liberticide dangereuse» pour Yannick Jadot, «sauvagerie exceptionnelle» pour Jean-Luc Mélenchon, «dérive autoritaire et policière» pour Éric Coquerel, «images insupportables» pour Olivier Faure… à entendre certains élus et commentateurs politiques, la République serait au bord de la dictature policière. Le débat se focalise sur le seul article 24 du texte sur la Sécurité globale relatif à la captation et à la diffusion d’images des forces de l’ordre. Exit les migrants et leurs conditions de vie indignes, relégués au rang de simples figurants. Et pour cause, ils n’étaient clairement pas l’objet de la manœuvre.

L’opération était rudement bien orchestrée. Dans un premier temps, des militants associatifs et politiques escortent des centaines de migrants en errance depuis la Seine-Saint-Denis et le nord-est de Paris vers la place de la République où des tentes leur sont fournies, pour y établir un campement sauvage au cœur de la capitale. Dans le même temps, les professionnels de l’agitation politique déjà présents convoquent la presse, sachant pertinemment que l’installation de ce campement illégal sur la voie publique entraînera une réaction immédiate des services de police.

Quand l’évacuation de la place par les forces de l’ordre se profile, la machine se met en branle. Tous s’interposent entre les policiers et les malheureux migrants

La Place de la République devient pour quelques heures le nouveau haut lieu de l’exhibition politique où il fait bon se montrer et être vu, et vers où convergent tous les apologistes de la bonne conscience de gauche. L’occasion est trop belle! On y retrouve pêle-mêle des parlementaires de la France Insoumise récidivistes de la confrontation avec les forces de l’ordre ; des adjoints à la Maire de Paris dont la multiplication des campements indignes dans le nord de Paris ne les ont pas fait rompre avec leurs postures faussement généreuses et trompeuses sur l’accueil des migrants ; des apparatchiks du Parti Communiste Français qui ont daigné s’extirper du confort de leurs appartements parisiens pour se mêler à ceux qu’ils prétendre défendre ; des élus écologistes qui voudraient faire de la Place de la République le gage qu’ils n’ont pas de problème avec la République (dixit Anne Hidalgo) ; et des activistes de l’abolition des frontières et de l’accueil inconditionnel de tous les migrants comme l’appelle de ses vœux Audrey Pulvar, candidate putative de la gauche aux élections régionales en Ile-de-France.

Quand l’évacuation de la place par les forces de l’ordre se profile, la machine se met en branle. Tous s’interposent entre les policiers et les malheureux migrants (qui comme souvent n’avaient rien demandé), caméras et téléphones braqués sur les policiers, à l’affut de la moindre bousculade, du moindre faux pas. Dans cette atmosphère électrique, tout est prétexte à crier à la répression d’État et aux violences policières. S’ensuit l’inéluctable bousculade.

Comment pouvait-il en être autrement? Dans la cohue, le croche-pied d’un policier devient aux yeux de tous la démonstration éclatante du péril autoritaire et liberticide qui menace nos libertés publiques et l’État de droit. Un geste inutile, humiliant et qu’il convient de sanctionner, comme le sont chacune des fautes individuelles commises par les fonctionnaires de police dans l’exercice de leurs fonctions. Mais un geste qui ne mérite ni la révocation ni l’incroyable procès politique que certains invoquent.

Pour avoir assisté à des dizaines d’évacuations de campements de migrants dans le nord de Paris, ces opérations se déroulent toujours sans incident. Sauf quand certains activistes irresponsables jugent opportun de les entraver, par goût du coup d’éclat cathodique mais toujours au nom de la défense des droits fondamentaux et de la dignité humaine. Où est donc la dignité à s’opposer à ce que des individus plongés dans une extrême précarité et une souffrance épouvantable soient sortis de la rue et orientés vers des solutions d’hébergement d’urgence, selon le préalable qui s’impose à chaque évacuation de migrants? Qui peut donc décemment refuser cela, si ce n’est quelques experts de l’instrumentalisation politique de la misère?

Pendant des années, les riverains du nord-est parisien et de Seine-Saint-Denis ont appris à vivre au rythme des évacuations et des réinstallations

Dès lors, comment ne pas voir dans cette manipulation le cynisme de ceux qui se n’hésitent pas à se parer de toutes les vertus de la solidarité et de bons sentiments pour mieux faire fructifier leur petite entreprise politicienne contre le gouvernement et contre le texte de loi sur la sécurité globale? Quid des migrants? S’en soucient-ils vraiment? Depuis plus de cinq ans, Paris est touchée de plein fouet par la crise migratoire. À chaque fois, les mêmes histoires de vies brisées qui viennent s’échouer sous les viaducs des métros aériens ou du boulevard périphérique, à la merci des passeurs, des réseaux mafieux et des organisations prosélytes.

Pendant des années, ils ont été des milliers à vivre dans l’enfer des campements de rue, amassés sous des couvertures humides et des tentes déchirées, dans des conditions d’hygiène et de salubrité épouvantables. Pendant des années, les riverains du nord-est parisien et de Seine-Saint-Denis ont appris à vivre au rythme des évacuations et des réinstallations: slalomer entre les tentes, enjamber les sacs de couchage, éviter d’être pris dans des rixes ultra-violentes et souvent sanglantes, vivre au milieu des barquettes en plastiques et des restes de nourriture qui jonchent les trottoirs après chaque distribution alimentaire, supporter le bruit et les éclats de voix à toute heure du jour et de la nuit, se résigner à ce que chaque porche d’immeuble ou entrée de parking devienne un refuge pour dormir, manger ou se soulager.

Accepter, mais accepter en silence sous peine de s’attirer les foudres des humanitaristes de salon qui applaudissent toujours la misère pourvu qu’elle soit loin de chez eux. Cette réalité, ceux qui se sont donné rendez-vous lundi soir sur la place de la République l’ignorent. Mais qu’importe.

En septembre 2015, devant toute la gauche réunie pour un meeting au Cirque d’Hiver, Anne Hidalgo lançait cet avertissement: «Ces hommes et ses femmes qui ont traversé les mers et qui ont risqué leur vie n’ont pas à être pris en otage dans des calculs politiciens». Un précepte sage et avisé qu’elle et ses alliés politiques ont juste oublié de s’appliquer à eux-mêmes.

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«Place de la République, les migrants n’étaient que les figurants d’une manoeuvre politique d’extrême gauche»

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276 commentaires
  • JEAN DÉBAT

    le

    UN EXCELLENT RÉSUMÉ. Les migrants ne sont que les otages de ceux qui prétendent les défendre. Mme Hidalgo ne cesse d’inviter les migrants à venir à Paris .Pour les laisser choir sous des tentes. Et elle renvoie ensuite la balle dans les cordes de l’état. Depuis 5 ans ce sont les habitants du nord-est de Paris qui en pâtissent et n’en peuvent plus, sans qu’on écoute leurs doléances. La mairie s’en fout. Et les maires d’arrondissements disent que tout va bien. Lire les déclarations récentes ,entre autres, du maire du 18ème.
    Résultat , Paris par l’inertie de son édile et ses choix assumés est devenue ce cloaque à ciel ouvert, ce bordel ambiant où trafics,vols, rixes entre bandes, agressions physiques et sexuelles jusqu’aux viols et assassinats. L’insécurité y est permanente. De plus avec la salle de shoot les toxicos s’éparpillent dans le quartier.
    Mme Hidalgo s’est vue réélue avec 38% de participation et grâce aux bisbilles de ses opposants qui n’ont pu s’entendre. Une catastrophe pour la capitale. Dans quel état sera cette ville dans 6 ans.? Personne ne pense comment arrêter ce flux incessant de migrants. Il faut changer de paradigmes. A part les vrais réfugiés ( 1 minorité) les autres utilisent ( ou plutôt leurs passeurs en complicité avec les ONG) les faiblesses de nos démocraties.L’Afrique est riche et selon la coface de nombreux pays ont de bonnes perspectives d’avenir.L’aide accordée aux migrants serait fructueuse sur place(si contrôlée) et gagnant-gagnant.

  • BONSAI DU 40

    le

    Entendre madame Audrey Pulvar appeler de ses voeux l'abolition des frontières qui n'existe déjà plus , et l'accueil inconditionnel de tous les migrants montre à quel point combien de journalistes de télé propagande sont encrés à gauche et nuisent à la république . Quel que soit le gouvernement , ces gens ne changeront pas d'idéologie , ils sont pire que les gauchistes , ils veulent l'invasion du pays , ils veulent le déstabiliser par migrants interposés . Avec l'appui de l'UE , un gouvernement que plus personne ne respecte à cause de son incapacité à gouverner , ils rappellent les anciens communistes du temps de Georges Marchais , toujours prêt à soutenir la moindre manifestation , toujours organisée par la CGT , pourvu qu'elle soit directement contre la politique du gouvernement en place . Il a fallu longtemps pour que beaucoup s'apperçoivent qu'ils étaient manipulés . Aujourd'hui , ces mêmes gens , auxquels s'ajoutent de pseudos écologistes , se rendent coupables de trahison contre le peuple , l'immigration est un fardeau qui coute des milliards à un pays déjà dangereusement endetté . Et il faut bien se dire que très peu repartirons , beaucoups déjà dans l'ombre sont prêts à les aider , alors que des gens crèvent de faim , gagnent une misère après avoir travaillé toute leur vie , mais ils ont un défaut , ils sont Français . Ce peuple n'intérresse pas ces gens qui n'ont que de la gueule , ce n'est pas leur problème .

  • Dzonot

    le

    Article partial et à charge, basé sur des opinions personnelles mais sans le moindre début de preuves de ce de ce qui est pourtant présenté comme étant des faits.

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