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En pleine pandémie, sédentaires de tous pays bougez-vous, dit l'OMS

Les dernières directives de l'OMS sont sans appel : il faut courir et s'éloigner des écrans. Ce que les professionnels du fitness disent depuis des semaines en France, contestant leur fermeture pour cause de confinement.
par Aurore Savarit-Lebrère
publié le 26 novembre 2020 à 17h09

Confinement, restrictions de déplacements, fermeture des salles de sport : il faut désormais être très motivé pour continuer à avoir une activité physique régulière. La pandémie de coronavirus ne doit cependant pas être une excuse pour ne plus du tout se bouger, au contraire, dixit l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'institution a publié cette semaine ses nouvelles directives incitant massivement les personnes à accentuer leurs activités physiques durant la crise sanitaire. «Si nous ne restons pas actifs, nous courons le risque de créer une autre pandémie de mauvaise santé. Le résultat d'un comportement sédentaire», a mis en garde Ruediger Krech, chargé de la promotion de la santé à l'OMS.

Si la crise sanitaire a pu accentuer l'inactivité, elle n'en est pas totalement responsable : l'OMS souligne que même avant la pandémie, la majorité des gens ne bougeaient pas assez. Ainsi, l'organisation recommande aux adultes la pratique de «150 à 300 minutes d'activité physique aérobique d'intensité modérée ou au moins 75 à 150 minutes d'activité physique aérobique d'intensité soutenue ou une combinaison équivalente d'activité physique d'intensité modérée et soutenue par semaine pour en retirer des bénéfices substantiels». Et pour les enfants et les adolescents «au moins 60 minutes par jour en moyenne d'activité physique essentiellement aérobique d'intensité modérée à soutenue et ce, tout au long de la semaine». Bouger ne suffit pas, il faut aussi limiter «le temps de sédentarité», notamment «le temps de loisir passé devant un écran», l'autre activité forcenée de ces heures confinées. Selon l'OMS, qui distribue les mauvais points, un quart des adultes et 80 % des adolescents ne respectent pas ces consignes de bien être. Dans son rapport, l'agence internationale souligne l'importance de l'activité physique régulière pour prévenir des maladies cardiaques, le diabète de type 2 ou le cancer ainsi que sur la santé mentale en aidant à réduire les cas de dépression ou d'anxiété.

Les salles de sport en croisade pour leur réouverture

En France, il est d'autant plus difficile de suivre ces recommandations à la lettre que les salles de sport ont de nouveau fermé leurs portes depuis le reconfinement. «Le sport et l'activité physique ce n'est pas le problème mais la solution à la lutte contre la Covid-19, plaide Pierre-Jacques Datcharry, directeur de Fitness Challenges Magazine. La fermeture des salles de sport a en effet coupé les ailes d'un certain nombre de pratiquants puisque les 4 600 salles de fitness en France sont fermées.»

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Pour Thierry Doll, président de France Active-FNEAPL, le syndicat représentant les salles de sport privées dans l'Hexagone, le rapport de l'OMS ne fait que confirmer ce que le syndicat défend depuis le début : «On n'a eu de cesse de dire à quel point le sport était important et que nos protocoles sanitaires étaient sûrs, efficaces, sachant que depuis le début de la pandémie aucun cluster n'a été relevé dans une salle de sport.» A ses yeux, le secteur du sport est laissé pour compte pour de mauvaises raisons. «L'ADN de la salle de sport est de savoir qui est présent, à quel moment, et ainsi on est tout à fait capable de mesurer à l'instant T le nombre de personnes qui peuvent être présentes, tout en respectant les consignes sanitaires, se défend Doll. Mais cela ne suffit pas apparemment.»

Selon Pierre-Jacques Datcharry, il y aura 30 à 35 % de dépôts de bilan sur le secteur du fitness en France en 2021. France Active milite pour que les clubs de fitness puissent rouvrir dès le 4 janvier et non le 20 janvier comme cela a été annoncé par Emmanuel Macron. Il faudrait, pour tenir le coup, de «vraies aides, aujourd'hui trop difficiles à obtenir», estime Pierre-Jacques Datcharry. Olivier, coach sportif à Paris, va donc continuer à entraîner ses clients «car sans ça je ne touche aucune aide donc qui dit pas de travail dit pas d'argent»… Le créateur de Castel Coaching préfère se faire contrôler, au risque de prendre une amende, plutôt que cesser son activité. «Le sport est essentiel ; il permet aux gens de garder une bonne santé physique et psychologique et renforce nos défenses immunitaires», explique-t-il, jugeant les choix du gouvernement «incompréhensibles».

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