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Un test PCR positif puis négatif le lendemain, comment l’expliquer?

Une vidéo rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux évoque « l’arnaque du siècle », dénoncée par Patricia A. Cette patiente testée deux fois en deux jours a reçu deux diagnostics différents, un positif, puis un négatif. Comment peut s’expliquer une telle différence ?

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Certains internautes s’étonnent que certains tests positifs, une fois renouvelés, se révèlent négatifs. D’autres dénoncent même « des mensonges volontaires », sous la vidéo de Patricia A., partagée plus de 35 000 fois sur Facebook. Elle explique s’être fait tester en vue d’une hospitalisation. Résultat : positif. Asymptomatique, elle décide de renouveler le test dans un autre laboratoire le lendemain, il revient négatif. « L’arnaque du siècle est là, et j’en suis la preuve vivante », assure-t-elle dans sa vidéo.

Dans le cas de Patricia A., le laboratoire qui a détecté des traces du virus s’est exprimé directement sous la vidéo et dément toute erreur comme le rapporte Libération. Comme nous l’explique le Dr Mouloud Hammad, médecin biologiste responsable du laboratoire Biocentre à Tourcoing, si quelqu’un est testé positif puis négatif le lendemain, cela peut s’expliquer de plusieurs manières.

Le prélèvement, une étape décisive

« D’abord, si on prélève mal, on risque de ne pas prélever le virus », nous indique-t-il. Un prélèvement parfaitement exécuté sur un patient malade va fournir un résultat positif, tandis qu’une manipulation mal effectuée le lendemain sur la même personne peut passer à côté du virus. Et vice-versa. « La technique PCR, quand le prélévement est bien fait, ça marche à 100 %. », ajoute le médecin. La charge de virus peut aussi jouer. Plus la charge est faible, plus il sera difficile de la déceler.

« On peut se négativer en 24h-48h »

Comme l’explique l’AFP, le test PCR amplifie le matériel génétique (ARN) un certain nombre de fois, à des températures différentes : ce sont les cycles d’amplification (« CT » selon l’acronyme anglais). Donc, plus il faut de cycles, moins il y a de quantité de virus et inversement. « Beaucoup de laboratoires fixent le seuil à 35, au-delà c’est négatif. Mais certains vont jusqu’à 40. C’est notamment le fournisseur de réactifs qui détermine le seuil », précise le Dr Hammad.

Autre point : « Le test peut être fortement positif, ou faiblement positif. Dans le deuxième cas, cela peut signifier que le patient est en début ou en fin d’infection. On peut se négativer en 24h-48h. » ajoute-t-il. Ce qui peut également expliquer une différence de résultat d’un jour à l’autre.

« En cas de doute, il faut demander au laboratoire »

« Un test PCR, ce n’est pas ‘j’appuie sur le bouton et la machine me dit si c’est positif ou négatif‘. Lorsqu’on doit lire les tests, on est deux biologistes et on en discute », explique le Dr Hammad. Et en cas de doute ? « Ici on a trois techniques différentes. Si on ne sait pas dire si c’est positif ou négatif, on refait, on utilise une autre technique. » Au centre de Tourcoing, sept biologistes se relaient toute la semaine. Si un patient doute de la fiabilité de son test, « il faut demander au laboratoire, un biologiste peut lui expliquer. »

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