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Coronavirus : la France plus que jamais championne des dépenses sociales

Sur une tendance baissière ces dix dernières années dans les pays de l'OCDE, les dépenses sociales vont reprendre cette année leur course en avant du fait de la pandémie de Covid-19. La France reste en tête des pays riches pour ses prestations sociales.

Avec près d'un tiers de son PIB qui est consacré à ses dépenses sociales publiques, la France se classe toujours en tête des pays riches.
Avec près d'un tiers de son PIB qui est consacré à ses dépenses sociales publiques, la France se classe toujours en tête des pays riches. (Gile Michel/Sipa)

Par Richard Hiault

Publié le 30 nov. 2020 à 15:34Mis à jour le 30 nov. 2020 à 18:06

N'en déplaise aux pourfendeurs du supposé ultralibéralisme français, la France reste numéro un des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en matière de dépenses publiques sociales. Selon les chiffres divulgués récemment par l'Organisation dans un document de travail , la France y a consacré 32 % de son PIB l'an dernier, loin devant la Finlande (29,6 %), le Danemark (29,2 %), la Belgique (28,7 %) ou encore l'Allemagne (25,4 %). L'Autriche, la Belgique, le Danemark, la Finlande, l'Allemagne, l'Italie, la Norvège et la Suède y consacrent plus d'un quart de leur PIB. « Que ce soit en matière d'aide au chômage, d'aides sociales, de prestations familiales, la France est dans le peloton de tête des pays de l'OCDE », constate Maxime Ladaique, statisticien principal au département social de l'organisation. En 1960, le pourcentage était légèrement au-dessus de 10 % pour la France.

Le Covid-19 gonfle la facture

« La pandémie du Covid-19 de 2020 devrait entraîner une augmentation marquée des dépenses sociales. Les demandes de soins de santé ont manifestement augmenté et un large éventail de soutiens sociaux a été mis en place ou élargi pour aider les populations à faire face aux effets économiques de la pandémie », indique ce document de travail. C'est un renversement de tendance logique puisqu'au cours des dix dernières années, les dépenses publiques sociales avaient légèrement reflué pour s'inscrire à 20 % du PIB des pays de l'OCDE en 2019.

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Chômage partiel massif, augmentation des dépenses d'indemnisation de chômage et prestations d'aide sociale, extension des régimes de soutien du revenu pour le congé parental, la pandémie aura de multiples conséquences sur le niveau des dépenses. « Nous ne savons pas encore précisément quelle sera l'ampleur de l'effet global. Rien qu'en France, si l'on tient compte d'une contraction du PIB de 9 à 10 %, cette année, comme le prévoit l'OCDE, la part des dépenses sociales va s'accroître mécaniquement », analyse Maxime Ladaique. Le surcroît de dépenses pourrait atteindre deux points de PIB. Reste que la hausse des dépenses de santé et le coût d'indemnisation des chômeurs à temps partiel devraient faire grimper un peu plus la facture.

L'impact du chômage partiel

Comme l'Allemagne durant la crise financière de 2008, la France a opté pour des mesures de chômage partiel. Selon les dernières estimations, la facture de l'activité partielle s'élèverait déjà à 22 milliards d'euros pour la période allant de mars à septembre. De ce fait, les dépenses consacrées à ce que l'OCDE qualifie de « programmes actifs du marché de l'emploi », pointées à 0,85 % du PIB en 2018 vont être amenées à gonfler. En 2020, avec les dépenses de l'Etat liées au chômage partiel, le pourcentage pourrait s'approcher de la barre des 2 %.

Côté dépenses de retraite, l'Hexagone, en 2019, a mobilisé 13,6 % de son PIB, bien moins qu'en Italie (15,6 %) et en Grèce (15,5 %). L'Allemagne ressort à 10,2 %. Au regard de la récession de l'économie qui se profile en 2020, ces dépenses devraient s'accroître à 15 % du PIB.

Richard Hiault

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