La nouvelle ministre du numérique dément une rumeur sur le travail en France

 

La nouvelle ministre du numérique dément une rumeur sur le travail en France

    «La France n'a pas interdit de répondre à des mails professionnels après 18 heures.» Par cette simple phrase, écrite en anglais sur son compte Twitter, Axelle Lemaire, la nouvelle secrétaire d'Etat  au numérique, coupe court à une rumeur qui a enflammé la presse anglo-saxonne ces dernières jours. La ministre se contente de reprendre le titre d'un article de Buzzfeed qui démonte cet emballement médiatique dénué de tout fondement.

    Tout est parti d'un article publié mercredi par Lucy Mangan, une chroniqueuse du Guardian affirmant que «les Français ont rendu le travail après 18 heures illégal. Après s'être rendu compte que leurs patrons parvenaient à envahir leur vie privée grâce aux smartphones à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, faisant exploser le nombre d'heures travaillées bien au-delà des trente-cinq heures introduites en 1999, les syndicats contre-attaquent. »

    Un article des Echos à l'origine de la rumeur

    Pour affirmer de tels propos, la journaliste s'appuie sur un article des Echos, relatant la signature d'un avenant à un accord entre deux syndicats et le Syntec, le patronat des sociétés d'ingénierie. Ce nouveau texte stipule â??«l'obligation de déconnexion des outils de communication à distanceâ??», afin de respecter les durées minimales de repos, selon la loi française.

    Le Guardian, mais aussi The Independent, le Daily Mail et bien d'autres médias, en ont déduit qu'en dehors des heures de travail, il était interdit dans les entreprises du numérique, d'envoyer ou de répondre à des mails professionnels en dehors des heures de travail. Or, tout ceci est faux, comme l'ont démontré très vite Le Monde et Slate.

    Il s'agit d'un accord concernant les salariés de la branche conseil qui ne sont pas soumis à la durée légale maximales de travail (10 heures par jour, 35 heures par semaine) mais qui sont au forfait jours, soit environ 250 000 personnes. Leur statut prévoit un repos quotidien d'au moins 11 heures. En d'autres termes, ils peuvent être amenés à travailler 13 heures par jour. Par conséquent, ils ne finissent par leur journée à 18 heures.

    Mais les railleries des Anglo-Saxons, toujours prompts à pointer du doigt la supposée fainéantise des Français au travail, ont perduré. Obligeant la ministre à remettre les points sur les i... Peine perdue ?