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Exécution du professeur Djalali : le chantage iranien
03·12·20

Exécution du professeur Djalali : le chantage iranien

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Crédit: Chickenonline via Pixabay

Auteur⸱e
Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

Mauvaise nouvelle d’Iran : l’exécution du professeur Ahmadreza Djalali ne serait plus qu’une question d’heures ou de jours.

Mardi dernier, la femme du médecin urgentiste irano-suédois avait tiré la sonnette d’alarme après avoir reçu un appel téléphonique d’adieu de son mari. Djalali était professeur invité à la Vrije Universiteit Brussel (VUB) lorsqu’en avril 2016, à l’occasion d’un séjour dans son propre pays, l’Iran, il fut arrêté pour espionnage et complicité dans le cadre de l’assassinat de deux responsables du programme nucléaire iranien. Après un simulacre de procès en 2017, il fut condamné à mort. Après trois ans d’enfermement dans des conditions épouvantables, le professeur Djalali, fortement affaibli, a été transféré hier à la prison de Karaj, où ont lieu les exécutions.

Djalali est devenu le pion d’un jeu lugubre qui se déroule au plus haut niveau.

La semaine dernière, le parlement flamand a voté à l’unanimité une résolution visant à demander de ne pas procéder à l’exécution. En 2017, c’était la Chambre qui s’était réunie pour demander de gracier le professeur. Mais la République d’Iran n’a pas semblé, pour le moment, vouloir prêter attention à l’énorme pression internationale. Djalali est devenu le pion d’un jeu lugubre qui se déroule au plus haut niveau.

Vendredi passé, un procès a débuté à Anvers contre quatre Iraniens La Justice belge les soupçonne d’avoir planifié un attentat contre un grand rassemblement de l’opposition iranienne à Paris. Les principaux protagonistes, à savoir un couple belgo-iranien résidant dans le district anversois de Wilrijk, furent interceptés en juin 2018 à Bruxelles, avec, dans leur coffre, une bombe puissante dissimulée dans une trousse de toilette.

Ce procès, et les conséquences qui en découlent en termes de réputation, arrive à un moment inopportun pour l’Iran. Avec l’arrivée prochaine de Joe Biden à la Maison Blanche, le régime iranien espère un changement d’attitude des États-Unis à son égard. En effet, en sa qualité de vice-président à l’époque, Biden était à la source de l’accord sur le nucléaire iranien, dont le but était d’éviter que le pays développe une bombe atomique. Plus tard, Donald Trump s’est retiré de cet accord et a renforcé les sanctions contre l’Iran. Depuis lors, le conflit se poursuit, comme le démontre l’assassinat en pleine rue d’un physicien nucléaire iranien, très probablement par les services secrets israéliens et américains.

Il est probable que l’Iran souhaite aujourd’hui impliquer Djalali dans la libération des Iraniens jugés dans notre pays. Il y a même de quoi se demander si Djalali n’a pas été arrêté à cette fin, la république iranienne étant assez coutumière de cette technique.

Que se passera-t-il si la question se retrouve au menu du gouvernement De Croo ? Celui-ci serait alors face à un dilemme : faut-il sauver une vie ou sauvegarder l’état de droit ? En effet, tout le monde veut éviter l’exécution du professeur Djalali, mais en même temps, un échange avant un procès constituerait un dangereux précédent et ferait de notre pays une proie facile pour ce genre de chantage international.

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