Nurith Aviv : Les mots m'inspirent les images que je dois faire"

Nurith Aviv - Michal Heiman
Nurith Aviv - Michal Heiman
Nurith Aviv - Michal Heiman
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Rencontre avec la réalisatrice, à l’occasion de la sortie d’un coffret aux éditions du Montparnasse, comprenant le DVD de son film "Yiddish", ainsi qu’un livre avec les poèmes cités dans le film, écrits en yiddish et traduits en français, anglais et en hébreux.

Avec

Nurith Aviv a réalisé quatorze films documentaires, en faisant notamment des questions de langue un terrain de recherche personnel et cinématographique.
Elle est la première femme chef-opératrice en France reconnue par le CNC. Elle a fait l'image d'une centaine de films (fictions et documentaires), pour, entre autres, Agnès Varda, Amos Gitaï, René Allio ou Jacques Doillon. 

Son dernier film Yiddish, sort en DVD aux éditions du Montparnasse. Il est accompagné d’un livre qui reprend les poèmes cités dans le film, écrits en yiddish et traduits en français, anglais et en hébreux.

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Vous pouvez retrouver toutes les informations sur le site très fourni de Nurith Aviv. 

Yiddish, film de Nurith Aviv, 2019
Yiddish, film de Nurith Aviv, 2019

Extraits de l'entretien

Dans ce film, j’ai voulu filmer une jeune génération qui est passionnée par la poésie yiddish d’avant-garde. Ce sont des jeunes gens, qui parlent de jeunes gens, qui avaient à peu près leur âge avant la deuxième guerre mondiale, et qui étaient passionnés par cette poésie. En fait, ils parlent de leur rencontre amoureuse avec cette poésie, et c’est ce que je voulais filmer. Nurith Aviv

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Pour moi, le film entier repose sur les sept poèmes qui y sont lus. J’avais envie que les gens les lisent en yiddish, et que la traduction prennent, à l’écran, le même espace que le visage. Je voulais qu’on entende le yiddish et qu’on lise la traduction en même temps. Nurith Aviv

Le yiddish est une langue multiple, c’est une langue alémanique avec peut-être dix pour cent d’hébreux, un certain pourcentage de mots slaves et de mots d’origine romane. Elle contient en elle, la traduction : elle est déjà entre les langues. Le yiddish est une langue cosmopolite qui se parlait partout, sur cinq continents différents. On parle de yiddish land, et on croit que c’est le pays, où on parlait le yiddish, mais en fait, ce n’est pas un lieu géographique, c’était une façon pour les gens qui parlaient le yiddish de dire, qu’en fait, ils venaient d’une "nowhere" land. Nurith Aviv 

Le film n’a rien de nostalgique, tout comme les poètes de l’entre-deux guerres. Ils avaient un espoir extraordinaire en l’avenir, et malheureusement, est arrivé ce qui est arrivé. Mais, cette vision de l’avenir est remarquable, même si elle est aussi accompagnée de désespoir. Il y a cette contradiction, cette tension entre espoir et désespoir dans toute leur poésie. Nurith Aviv

Archives

Robert Bober, émission "Par les temps qui courent", France Culture, 2020

Rachel Ertel, émission "A voix nue, France Culture", 2017

Références musicales

J S Bach, Partita n° 1, BWV 1002 : Sarabande, interprète : Yehudi Menuhin

Leonard Cohen, Bird on a wire

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