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Covid-19: aucun département n'a un taux d'incidence supérieur à 250, une première depuis septembre

Covid-19: aucun département n'a un taux d'incidence supérieur à 250, une première depuis septembre

Covid-19: aucun département n'a un taux d'incidence supérieur à 250, une première depuis septembre - BFMTV

Ce taux correspond à l'ancien seuil d'alerte maximale. Si ces données sont en partie biaisées par la baisse du nombre de tests, elles montrent une lente décrue de l'épidémie en France.

Cela faisait presque trois mois que ce n'était pas arrivé: aucun département n'a actuellement un taux d'incidence hebdomadaire supérieur à 250, selon les dernières données de Santé publique France pour la semaine du 23 au 29 novembre. Cette diminution est cependant associée à une forte baisse du nombre de tests réalisés. Pour rappel, le taux d'incidence hebdomadaire correspond au nombre de nouveaux cas de coronavirus officiellement comptabilisés sur les 7 derniers jours, rapporté ensuite à 100.000 habitants.

Le seuil de 250 est symbolique car il s'agissait, avant le reconfinement, du seuil "d'alerte maximale". La plupart des départements le franchissant pouvaient rapidement prendre des mesures pour limiter la propagation de l'épidémie: couvre-feu dans les métropoles, fermeture des bars, limitation des rassemblements...

Il faut remonter au début du mois de septembre pour retrouver une situation équivalente. À l'époque, la circulation du virus en Guadeloupe et dans les Bouches-du-Rhône inquiétait particulièrement les autorités mais la situation semblait sous contrôle dans le reste du pays.

Dans les semaines qui ont suivi, la quasi-totalité des départements métropolitains ont dépassé ce seuil symbolique des 250 cas pour 100.000 habitants, comme le montre le GIF ci-dessous. Si jamais la carte animée ne s'affiche pas correctement sur votre appareil, cliquez ici.

Septembre et novembre 2020: des situations sanitaires qui restent très différentes

Attention cependant à ne pas comparer trop vite la situation sanitaire actuelle à celle du début du mois de septembre. Le seuil point commun entre les deux périodes est qu'aucun département n'a de taux d'incidence supérieur à 250. Cependant, cet indicateur souffre de certaines limites, comme nous l'expliquions dans cet article.

Il est notamment très dépendant du nombre de tests réalisés, actuellement en forte baisse: il a été divisé par deux en trois semaines. Entre le 23 et le 29 novembre, 1.129.000 tests RT-PCR ont été validés, 263.000 de moins que la semaine précédente.

"Cette baisse a été en partie compensée par la montée en charge des tests antigéniques, dont le nombre approcherait les 200.000 sur la dernière semaine de novembre", précise la Direction de la recherche des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) du ministère de la Santé dans un communiqué publié ce jeudi.

Tous les autres indicateurs sont dans un état beaucoup plus inquiétant aujourd'hui, à commencer par le taux d'incidence national: 96,8 actuellement contre 76,9 début septembre.

La situation nationale actuelle ressemble davantage à celle de la mi-octobre

Le nombre de cas graves est également bien plus élevé aujourd'hui:

  • environ 250 hospitalisations par jour début septembre contre environ 1250 aujourd'hui
  • environ 40 admissions quotidiennes en réanimation début septembre contre 175 aujourd'hui
  • environ 20 décès par jour début septembre contre près de 320 aujourd'hui

Si l'on compare le nombre de cas graves quotidiens - un indicateur plus fiable que le taux d'incidence pour juger de la dynamique de l'épidémie - on se trouve plutôt actuellement dans une situation comparable à la mi-octobre.

Louis Tanca Journaliste BFMTV