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Avec ses spectacles, il a permis à la métropole de découvrir le folklore et les expressions typiques des pieds-noirs. Le comédien, humoriste et musicien Robert Castel est mort à Paris, à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, samedi 5 décembre, à l'âge de 87 ans et des suites d'une « longue maladie », selon sa famille.
Robert Moyal, de son vrai nom, est né le 21 mai 1933 à Bab El Oued, quartier populaire d'Alger. Son père, connu sous le nom de Lili Labassi, est l'un des maîtres du chaâbi, cette musique aux sonorités arabo-andalouses et aux rythmes berbères, typique du quartier. Robert Castel apprend le tar (le tambourin traditionnel), la guitare, et l'accompagne dans ses concerts. Instituteur, puis critique musical après ses études de lettres, il rejoint en 1957 le Centre régional d'art dramatique d'Alger, où il rencontre deux apprenties humoristes, Lucette Sahuquet et Marthe Villalonga.
Ensemble, la troupe monte La Famille Hernandez, un enchaînement de scènes de vie algéroise. La pièce, prévue pour 15 représentations, fait rire aux larmes le public parisien et Castel interprète finalement « Robert le bègue » plus de 1 700 fois. En 1962, il quitte définitivement l'Algérie nouvellement indépendante et s'installe à Paris avec Lucette Sahuquet, qu'il épouse. Le couple inaugure cette année-là ses sketchs en duo, notamment à l'Olympia où ils enchaînent les premières parties de Frank Sinatra, Marlene Dietrich et Philippe Clay.
Des apparitions dans une trentaine de films
Dans les années 1970, l'humoriste, vif et provocateur, multiplie les sketchs télévisés avec sa partenaire fétiche ou Enrico Macias. Pour le grand écran, ce comédien brun, au front dégagé, qui parle avec les mains, abandonne son registre de prédilection. Principalement cantonné à des seconds rôles, il cumule les apparitions, aux côtés d'Édith Piaf dans Les Amants de demain de Marcel Blistène, de Pierre Richard dans Le Grand Blond avec une chaussure noire d'Yves Robert, ou d'Isabelle Huppert dans Dupont Lajoie d'Yves Boisset. Il tourne au total dans plus d'une trentaine de films, jusqu'au début des années 2000.
Il se fait discret quelques années avant de retrouver la scène en 2007, cette fois-ci musicale, grâce au projet El Gusto, un orchestre de musiciens juifs pieds-noirs et Arabes algériens, réunis pour faire revivre le chaâbi, passé au second plan derrière le raï et le rap. Le chaâbi, apparu dans les années 1920, mêle la musique arabo-judéo-andalouse, la tradition de la poésie orale et les rythmes berbères. Il a battu son plein dans les années 1940-1950, dans la basse-Casbah, autour de la grande synagogue, à Bab El Oued, au port, où se côtoyaient Arabes, Juifs, Kabyles, Maltais, Espagnols, Italiens… En 2008, Robert Castel signe son autobiographie Je pose 75 mais je retiens tout. Il remonte sur scène en 2013 pour présenter son dernier one-man-show, Nostalgérie. Après la mort de son épouse en 1987, il s'était remarié. Il n'avait pas d'enfant.
Purée d'ma mère, non, je plaisante... Robert Castel disparait, ce n'est sans doute pas par hasard, l'humour du Cid, l'accent, mince, où sont donc passés ceux avec lesquels nous rions tant de tout ?
Au moins sommes nous tous encore un peu ici, et cela fait du bien d'être plus ou moins proches : vous avez écrit l'indispensable : chacun qui le lira sourira comme moi... Merci... Claudine...
... La purée d'nous autres !...
Son humour était délicieux. Il a fait connaître et apprécier un peu d'une Algérie que beaucoup, à tort, ignoraient en France.