Premier producteur d'or noir de l'Union européenne (après le Royaume-Uni en cours de sortie), le Danemark va cesser l'exploitation du pétrole et du gaz en mer du Nord en 2050 dans le cadre de ses efforts pour devenir un modèle de transition énergétique, a annoncé le ministère de l'Énergie.

À l’heure où le monde va fêter les cinq ans de l’Accord de Paris le 12 décembre prochain, les engagements des États s’accélèrent pour s’orienter vers un monde plus sombre en carbone. Alors que vendredi dernier, le Royaume-Uni annonçait vouloir baisser de deux tiers ses émissions de gaz à effet de serre en 10 ans. Dans la foulée, c’est le Danemark qui prend un engagement fort en tournant le dos à une partie de son économie. 
À l’issue d’un accord entre le gouvernement social-démocrate et une majorité du Parlement, "le Danemark devient à ce jour le plus grand producteur de pétrole et de gaz à fixer une date de fin (d’exploitation) définitive", a affirmé le ministère dans un communiqué. S’il est loin de la production de son voisin norvégien (environ 1,4 million de barils par jour) et du Royaume-Uni (1 million), le pays scandinave est depuis le Brexit le premier producteur de pétrole brut de l’Union européenne, avec environ 100 000 barils par jour, selon la publication annuelle de référence du géant pétrolier BP.
Reduction de 70 % des émissions
Cette décision annule également le huitième appel d’offres pour l’exploitation d’éventuels nouveaux gisements d’hydrocarbures, dont l’avenir était plus qu’incertain avec le retrait en octobre du groupe français Total. Entamée en 1972, la production danoise est déjà déclinante depuis plusieurs années : elle a été divisée par plus de deux en 10 ans. Sa production de gaz est devenue minime, avec 3,2 milliards de mètres cubes l’an passé.
"Nous mettons désormais un terme définitif à l’ère de l’énergie fossile et lions nos activités en mer du Nord à l’objectif de neutralité climatique pour 2050 prévu par la loi Climat", a souligné le ministre, Dan Jørgensen. Le royaume nordique, qui ambitionne de réduire de 70 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici dix ans, entend "utiliser la décision comme tremplin pour endosser un rôle de leadership mondial sur l’élimination progressive du pétrole et du gaz" comme source d’énergie, souligne le ministère.
Cette décision a été saluée par des organisations non gouvernementales de défense de l’environnement. "Le Danemark a l’obligation morale de mettre fin à la recherche de nouveau pétrole afin d’envoyer un signal clair selon lequel le monde peut et doit agir pour respecter les accords de Paris et atténuer la crise climatique", a affirmé Greenpeace Danemark dans un communiqué à l’AFP.
La Rédaction avec AFP

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