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Incendie de Lubrizol : les experts "privilégient" un départ de feu sur le site de Lubrizol

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Un rapport d'expertise sur l'incendie de l'usine Lubrizol "privilégie" l'hypothèse selon laquelle le feu serait parti du site de l'usine, et non de chez son voisin Normandie Logistique.

Le 26 septembre dernier, plus de 9.000 tonnes de produits chimiques ont brûlé dans l'incendie de l'usine Lubrizol. Le 26 septembre dernier, plus de 9.000 tonnes de produits chimiques ont brûlé dans l'incendie de l'usine Lubrizol.
Le 26 septembre dernier, plus de 9.000 tonnes de produits chimiques ont brûlé dans l'incendie de l'usine Lubrizol. © Radio France - Bénédicte Courret

Une avancée dans l'enquête, dans un rapport très attendu par les parties civiles et les associations de victimes de l'incendie de Lubrizol, le 26 septembre 2019 à Rouen. 

Les experts ont rendu leur rapport d'expertise, envoyé aux parties civiles du dossier, que France Bleu Normandie a pu consulter. Il y est écrit qu'une hypothèse y est privilégiée sur le lieu de départ de feu : "un départ sur l'emprise de la société Lubrizol - au niveau du stock de produits finis longeant le mur mitoyen au nord-ouest du bâtiment T3..." Le rapport précise bien qu'il ne s'agit pas d'une conclusion définitive, "l'origine de l'incendie n'[ayant] pu être précisément et formellement localisée..."

Deux scénarios envisagés

Sur ce qui a pu déclencher ce feu, là encore, deux scénarios sont envisagées. D'abord, qu'un lampadaire extérieur ait chauffé et déclenché un incendie. Ou, qu'un engin de manutention ait percuté un conteneur qui aurait pris feu. "L'observation [...] de mouvements d'un engin de manutention dans l'environnement de la zone d'intérêt vient renforcer cette hypothèse." écrivent les experts. 

D'une manière générale, "il ne peut être exclu le cas d'une mauvaise manipulation ou action qui serait contraire aux règles de sécurité en place sur le site." conclut le rapport. 

Un an après, on n'est toujours sûrs de rien."

"C'est un élément déterminant, selon Simon De Carvalho, président de l'association des victimes de l'incendie. Maintenant que l'on connaît le pollueur, à lui de mettre en place de quoi indemniser les gens. On va continuer de mettre la pression pour qu'ils payent la dépollution, le suivi sanitaire et les dommages collatéraux." 

Même son de cloche du côté de Pierre-Emmanuel Brunet, président de l'association Rouen Respire : "C'est inquiétant, un an après, on n'est toujours sûrs de rien. Rien ne dit que cela ne peut pas se reproduire. C'est pour ça qu'il fallait déterminer les causes, avant de prendre des mesures, car là, peu de choses ont été réalisées pour notre sécurité." 

La justice ne peut se satisfaire d'hypothèses"

Ce dernier veut organiser des exercices simulant une catastrophe similaire, pour vérifier que tout est au point. Si le rapport ne stipule pas que l'incendie est formellement parti de l'usine, il met à mal la version de ses dirigeants qui répètent "ne pas comprendre ce qu'il s'est passé", ce 26 septembre 2019. Dans un communiqué de presse, l'entreprise explique qu'elle ne commentera pas ce rapport d'expertise, tout en précisant espérer que, "après 14 mois d'investigations, l'origine et les causes de l'incendie pourront être établies avec certitude, la justice ne pouvant se satisfaire d'hypothèses." Lubrizol dit également se réserver le droit de "solliciter si nécessaire un complément d'expertise ou une contre-expertise". 

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