Des syndicats de police demandent à voir Darmanin pour « clarifier les orientations présidentielles »

Les propos du chef de l’Etat lors de son interview sur Brut, qui a dénoncé « des violences par des policiers », ont heurté certains syndicats de cadres de police. Ils demandent une rencontre avec le ministre de l’Intérieur.

Un brassard de policier ( image d’illustration).

Un brassard de policier ( image d’illustration). JÉRÉMIE LUSSEAU / HANS LUCAS

Deux syndicats de cadres de la police ont demandé, ce lundi 7 décembre, à être reçus par le ministre de l’Intérieur pour « clarifier les orientations présidentielles » et trouver des « solutions aux violences » contre les policiers, après les manifestations du week-end et les propos d’Emmanuel Macron sur les contrôles au faciès et les discriminations.

« Nous avons demandé dès ce week-end une réunion des organisations syndicales représentatives […] afin de clarifier les orientations présidentielles et de trouver des solutions urgentes aux violences qui se répandent sur nos policiers », écrit le Syndicat des Commissaires de la Police nationale (SCPN), dans un communiqué transmis à l’AFP.

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Cette réaction fait suite aux déclarations du président Macron, vendredi, sur le média en ligne Brut. Il a notamment expliqué vouloir regarder en face la question des contrôles au faciès. « Aujourd’hui quand on a une couleur de peau qui n’est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé […]. On est identifié comme un facteur de problème et c’est insoutenable », a regretté le chef de l’Etat.

Emmanuel Macron a également reconnu qu’il existait « des violences par des policiers », expression qu’il a dit préférer à celle de « violences policières », déplorant que la deuxième soit devenue selon lui, « un slogan ».

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« Les propos du président ont suscité la colère des policiers »

Ces propos ont reçu une réception mitigée du côté des syndicats de police. Les propos du président Macron « suscitent depuis un émoi parmi les policiers et des questionnements légitimes », écrit le SCPN. Le syndicat dénonce aussi la présence dans les manifestations de samedi contre la loi de « sécurité globales « du Black Bloc et/ou de nombreux casseurs, et parmi eux des individus déterminés à se faire du flic ».

Le Syndicat des Cadres de la Sécurité intérieure (SCSI) a, lui, appelé sur Twitter le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à lancer « en urgence » un « cycle de concertation pour répondre aux attentes et réformer la Police nationale », après les « propos du président de la République qui ont suscité la colère des policiers » et les « blessés #FDO [forces de l’ordre, NDLR] samedi dernier encore à Paris ».

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« Nous n’acceptons pas que la police soit considérée comme violente de façon systémique, ni même raciste, ni même tout autre chose que ce qu’elle est : une institution fortement éprouvée par l’accumulation des crises, gravement paupérisée par des années d’abandon des politiques publiques », écrit encore le SCPN.

Samedi, les deux principaux syndicats de gardiens de la paix, Alliance et Unité SGP, ont, eux, appelé à cesser les contrôles d’identité après les déclarations du chef de l’Etat.

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