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L’Agence pour la Création d’entreprise (APCE) au bord du dépôt de bilan

L’APCE semble plus que jamais sur la sellette. En l’absence de décision suite au rapport Restino, et toujours sans budget, l’Agence dédiée à la création d’entreprise pourrait être en dépôt de bilan le 16 avril prochain. Mais Bercy suit le dossier de très près et devrait venir à sa rescousse.

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Le site internet de l'APCE, source de conseils pour près de 850.000 visiteurs chaque mois
Publié le 11 avr. 2014 à 12:00

Mercredi 16 avril prochain, le glas sonnera-t-il pour l’APCE ? Ce jour-là, le conseil d’administration de l’APCE pourrait bien annoncer le dépôt de bilan de l’Agence, bras armé de l’Etat en matière de création d’entreprise depuis 1979.
En effet, les caisses sont vides et cela fait des mois que la situation se délite. L’Etat, qui apporte en effet plus de la moitié du budget de l’APCE, souhaite réduire la voilure, restriction budgétaire oblige.

Vente à la découpe de l’APCE ?

Dominique Restino, entrepreneur, fondateur du Moovjee et de l’Institut du Mentorat Entrepreneurial, a été chargé par l’ancienne ministre des PME Fleur Pellerin de rédiger un rapport sur l’avenir de l’APCE. Celui-ci, remis il y a quelques semaines, indiquait plusieurs pistes. L’idée centrale ? Permettre à l’APCE de conserver son rôle dans l’écosystème entrepreneurial, en lui trouvant de nouvelles ressources privées pour boucler son budget.
Mais, depuis mi-février, silence radio. Aucune décision n’a été prise. Il faut dire que le remaniement et l’arrivée de nouveaux locataires à Bercy ne facilitent sûrement pas la prise de décision. Pourtant, l’urgence est bien là : sans nouvelles ressources, le conseil d’administration du mercredi 16 avril pourrait acter le dépôt de bilan. D’ailleurs, ce conseil ne fait même plus figure de conseil de la dernière chance pour certains tant l’inconnue est grande : « Mercredi, c’est le dépôt de bilan pur et simple qui pourrait être annoncé par les administrateurs, confie un proche du dossier. Les caisses sont vides. L’Etat s’est désengagé et les partenaires n’ont pris aucune décision. Le rapport Restino allait dans le bon sens. Mais l’absence de décision équivaut aujourd’hui à une « vente à la découpe » de l’APCE.  Alors même que le nouveau premier ministre a, dans son discours de politique générale, mis en avant le rôle clé des entrepreneurs, de la création d’entreprise, faire disparaître l’APCE serait un immense gâchis… »

Repères : Fonctionnement
Financée à 48 % par des ressources propres et à 52 % par l'Etat, l’APCE est une association à but non lucratif (loi 1901). L'agence est composée d'un conseil d’administration regroupant 6 représentants de l’Etat et 16 personnalités nommées par le ministre en charge des PME. A sa tête, un directeur général (Alain Belais depuis 2011), et un président  (Frédérique Clavel, dont le mandat prend fin dans quelques jours). L’équipe est constituée d’une quarantaine de collaborateurs salariés  experts en création d’entreprise. A son actif : études, sensibilisations, mais surtout un site internet riche en information, consulté par près de 850.000 internautes chaque mois.
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Pourtant, le rapport Restino aurait réussit le tour de force de remporter l’adhésion au sein de l’APCE, comme le confirme notamment ce message inséré dans la newsletter de l’Agence : "Dans une précédente lettre, nous vous informions de notre adhésion sans réserve aux préconisations de la mission visant à définir "un nouveau modèle économique et de services pour l'APCE", confiée par le Gouvernement à Dominique Restino. Nous sommes aujourd'hui plus que jamais en phase avec les conclusions de ce rapport dont nous attendons la mise en œuvre."

Dominique Restino nous confiait de son côté :  « A travers les 200 heures d'auditions que j'ai menées, il y a une conviction qui se dégage : c'est une agence remarquable et nécessaire, clame-t-il. Elle mène une mission d'information et de formation que personne d'autre n'est capable de fournir. Il y a forcément des choses à améliorer, mais c'est une agence fondamentale pour les entrepreneurs et pour notre pays ».

Dossier prioritaire à Bercy

A Bercy, dans l’entourage d’Arnaud Montebourg, on se veut rassurant : « L’Etat et ses partenaires ont approuvé la nouvelle vocation de l’APCE comme tête des réseaux d’accompagnement de la création d’entreprise, proposé dans le rapport Restino-Bert. » Sur la question du financement de l’Agence, les discussions sont en cours : « L’Etat ne veut pas se désengager mais doit trouver d’autres partenaires, indique Bercy. Nous sommes en pleine phase de closing». Conscient de la tension de trésorerie pensant sur l’APCE, le patron de la DGCIS suit d’ailleurs quotidiennement le dossier. Le conseil d’administration pourrait être repoussé de quelques jours, le temps de finaliser le tour de table. Mais le message semble clair : « Il est hors de question de voir disparaître l’APCE».

Valérie Talmon, journaliste

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