"Avant de jeter, observez, sentez, goûtez" : connaissez-vous ce logo anti-gaspillage alimentaire ?

Publié le 8 décembre 2020 à 11h00, mis à jour le 8 décembre 2020 à 11h35

Source : TF1 Info

À LA POUBELLE - Chaque année en France, 10 millions de tonnes d'aliments encore consommables sont jetés. La faute notamment aux dates de péremption et à la mauvaise connaissance que les consommateurs en ont. Pour éviter ce gaspillage, un logo voit peu à peu le jour sur les emballages.

En ouvrant nos armoires ou nos réfrigérateurs, nous avons souvent le même réflexe : scruter les dates de péremption pour savoir si le produit est encore bon. Et si la date est dépassée, pas de quartier, il part directement à la poubelle. Difficile en effet de faire la part des choses entre ces fichus DLC et DDM. Une confusion qui est à l’origine de 20% du gaspillage alimentaire des ménages français.

Or ces mentions ne veulent pas dire la même chose. Pour s'y retrouver, il faut savoir tout d'abord que la DDM, ou Date de Durée Minimale, est juste indicative. On la retrouve principalement sur les produits d'épicerie, et elle est souvent accompagnée de la mention "à consommer de préférence avant" ou "à consommer de préférence avant fin". Une petite phrase pas si anodine que ça qui incite les consommateurs à jeter des produits encore sains, alors qu'une fois cette date dépassée, ils peuvent perdre en qualité mais sont sans risque pour la santé. 

La DLC ou Date Limite de Consommation, accompagnée de la mention "à consommer jusqu’au", est en revanche une date sanitaire après laquelle l'aliment peut présenter des risques pour la santé. On la retrouve surtout sur les produits frais, susceptibles de devenir nocifs car très périssables. Cette date est fixée par les industriels eux-mêmes.

Des outils marketing

Pour lutter contre cette forme de gaspillage, l’application Too Good to Go a réussi un tour de force : convaincre une cinquantaine d'acteurs de la filière alimentaire (du producteur au consommateur, en passant par le distributeur) de mieux communiquer sur ces différences. Elles ont ainsi signé au début de cette année un "Pacte sur les dates de consommation", qui les engage à adopter 10 bonnes pratiques à ce sujet.

Et parmi ces 10 engagements figure, côté fabricants, l'affichage d'un logo sur les produits avec DDM avec la mention "avant de jeter, observez, sentez, goûtez". Ce qui veut dire "ramenez-vous à vos sens avant de prendre la décision de jeter un produit", explique Lucie Basch, la fondatrice de cette start-up. Une manière de mieux faire prendre conscience au consommateur que les dates sont souvent des outils marketing lorsqu'elles sont apposées sur des produits comme l'huile ou la compote. 

Il faut bien comprendre que les dates de consommation, ça fait à peu près cinquante ans qu'elles apparaissent sur les produits. Avant ça, il n'y en avait pas.
Lucie Basch, fondatrice de l'application Too Good to Go

"Il faut bien comprendre que les dates de consommation, ça fait à peu près cinquante ans qu'elles apparaissent sur les produits. Avant ça, il n'y en avait pas. Il y a tout un tas de produits qui ne se périment pas. On peut d'ailleurs toujours les commercialiser plus de trois mois après la date. Donc c'est bien la preuve que, sanitairement parlant, il n'y a pas de souci", poursuit la jeune entrepreneuse.

Une initiative saluée par exemple par le géant de la purée française. "On a aussi un rôle de transparence, d'éducation et d'information du consommateur pour leur dire : 'on doit mettre une date de durabilité minimale, c'est une obligation légale, mais après il n'y a aucun risque à consommer nos produits. Au-delà de cette date, ils peuvent juste perdre en qualité, c'est-à-dire être un peu moins savoureux, un peu plus sec, mais il n'y aura jamais de problèmes de santé", souligne Cécile Rauzy, directrice de la nutrition chez Nestlé France. 

Ne plus gaspiller, c'est aussi l'objectif affiché par la grande distribution qui s'est engagée, elle, à installer des "rayons anti-gaspi". "Vous allez trouver des produits à DLC du jour qui peuvent parfaitement être consommés, et qui du coup sont à prix réduits", avance ainsi Béatrice Javary, la directrice RSE d'Auchan. Car il faut savoir que ces produits frais en raison de leur DLC trop courte ne peuvent pas être donnés aux banques alimentaires. Alors cette solution permet à l'enseigne d'écouler les invendus, tout en permettant aux clients d'accéder à des aliments qu'ils n'auraient pas acheté en temps normal.

Les consommateurs sont d'ailleurs de plus en plus nombreux à congeler ces produits, mais les chiffres du gaspillage restent encore vertigineux. Chaque Français jette 7 kilos de produits encore emballés par an, soit 240 euros d'aliments. 

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Virginie FAUROUX

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