Les Géminides : admirez le magnifique spectacle d’étoiles filantes la nuit du 13 au 14 décembre

Publié le 12 Déc 2020 à 12H00 Modifié le 30 décembre 2022
Les Géminides : admirez le magnifique spectacle d’étoiles filantes la nuit du 13 au 14 décembre
C’est sans doute la plus belle pluie d’étoiles filantes à observer en cette fin d’année. L’apogée de ce spectacle aura lieu dans la nuit du 13 au 14 décembre, avec des dizaines de météores qui entreront dans l’atmosphère toutes les heures !

Les Géminides peuvent être admirées dans le ciel depuis le 4 décembre. Observables à l’œil nu (à condition d’être éloigné de toute source de pollution lumineuse), ces « étoiles filantes » seraient issues de l’astéroïde 3 200 Phaéton.

>> Lire aussi : 1,8 milliard d’étoiles mesurées par Gaia : « on va faire des découvertes incroyables d’ici quelques mois ! »

Comment observer les Géminides dans le ciel?

Les « étoiles filantes » sont littéralement des grains de sable qui pénètrent dans l’atmosphère terrestre à très grande vitesse : de 11 à 72km/s ! C’est au moins deux fois plus rapide qu’une navette spatiale. Au moment d’entrer dans l’atmosphère, le choc est tellement violent que les particules « s’excitent » et provoquent une traînée lumineuse.

Les Géminides sont moins populaires que les Perséides du mois d’août. Et pour cause : il est plus agréable de passer la nuit à admirer le ciel dans la chaleur de l’été. Pourtant, ce spectacle promet d’être l’une des plus belles pluies d’étoiles filantes de l’année !

Pour les admirer, il faut bien sûr s’éloigner de toute source de lumière, et placer son regard vers le Sud. « Les Géminides constituent un phénomène stable, on sait qu’en début de nuit elles proviennent d’un point situé à l’Est, il faut donc s’orienter vers le Sud pour bien les voir », explique l’astronome de l’Observatoire de Paris Jérémie Vaubaillon, spécialiste du sujet.

Vous pourrez les observer dans la nuit du samedi 12 décembre au dimanche 13. Mais le pic sera atteint dans la nuit de dimanche 13 à lundi 14 vers 2 heures du matin. Les curieux verront défiler un météore toutes les 3 minutes !

Un véritable show d’une centaine d’étoiles filantes pénétrant l’atmosphère à 35km/s.

Pluie de météores des Géminides, Chine. Crédit : Getty Image.

En comparaison, les Perséides du mois d’août dernier avaient offert un spectacle allant jusqu’à 100 étoiles filantes par heure (après correction), dans une nuit partiellement « polluée » par la lumière de la Lune. Cet essaim est lui issu du nuage de poussières laissé par la comète Swift-Tuttle.

D’où viennent les Géminides?

Le corps parent de ces météores, c’est 3200 Phaéton. Il fait 6km de diamètre, et s’approche jusqu’à 3 millions de km de la Terre, lorsque la distance est la plus courte. Découvert en 1983, les astronomes ont encore des doutes quant à sa nature: s’agit-il d’un astéroïde, dont il présente les caractéristiques, ou du noyau d’une ancienne comète? «L’objet présente un spectre qui fait penser à celui d’un astéroïde. Mais la question c’est, comment fait-il pour éjecter autant de particules, à l’image d’une comète?» s’interroge l’astronome.

Divers scénarios sont envisagés. L’un d’entre eux, c’est que Phaéton soit un astéroïde brisé. En effet, on a découvert que deux autres astéroïdes plus petits ont des orbites très similaires à celle de Phaéton. «La probabilité de trouver trois corps célestes avec des orbites si semblables est faible. On peut penser que ces deux petits astéroïdes seraient des fragments de Phaéton, qui se serait cassé lors d’un phénomène qui reste à éclaircir», détaille l’astronome.

Une autre hypothèse, développée dans les années 1990, suggère que Phaéton était une comète. Son évolution dynamique l’aurait approchée du Soleil et sa glace aurait disparue rapidement, ce qui pourrait expliquer que l’objet se soit brisé en créant un nuage de particules. «Cette idée est plutôt mise de côté, en raison du spectre de Phaéton, qui s’apparente bien à celui d’un astéroïde», précise le chercheur.

La mission spatiale DESTINY + menée par l’agence spatiale japonaise JAXA a pour objectif d’étudier les poussières cosmiques interplanétaires et interstellaires. A cette occasion, DESTINY + effectuera un survol de 3200 Phaéton. La petite sonde de 480kg réalisera des mesures du spectre de l’astéroïde et prendra des photos de sa surface. Le lancement est prévu en 2024. Nous connaitrons peut-être ainsi la vraie nature et l’histoire de l’astéroïde qui égaie nos nuits de décembre tous les ans !

Jérémie Vaubaillon est astronome, anime des cours sur l’astronomie (“Explorer et Comprendre l’Univers”) proposés par L’Observatoire de Paris, et étudie les phénomènes des étoiles filantes.

Retrouvez tous nos articles sur le ciel et l’espace ici !

Partager