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Paris: 72 élus dont David Belliard écrivent à Emmanuel Macron pour réclamer le départ du préfet Lallement

Le préfet de police de Paris Didier Lallement.

Le préfet de police de Paris Didier Lallement. - Ludovic Marin - AFP

Dans un courrier à Emmanuel Macron, plus de 70 élus parisiens demandent la démission du préfet Didier Lallement, jugeant que sa présence "met en danger" les Parisiens.

"Nous demandons, M. le Président, le départ de M. Lallement du poste de préfet de police de Paris." Dans un courrier adressé à Emmanuel Macron et publié lundi sur Twitter par le groupe écologiste de Paris, 72 élus de la capitale réclament la démission du préfet Didier Lallement.

"Nous vous écrivons ici en tant qu'élu.e.s parisien.ne.s car nous estimons que la présence de M. Lallement au poste de préfet de police de Paris non seulement n'est pas, comme l'exigerait sa fonction, une garantie de protection de la sécurité des Parisien.ne.s, mais plus encore qu'elle les met en danger", jugent ces élus écologistes, communistes ou membres des groupes Nous Démocratie et Générations.

En cause, les scènes violentes impliquant des policiers dans la capitale ces dernières semaines. Les élus listent notamment l'évacuation du campement de migrants place de la République le 23 novembre mais aussi l'interpellation violente du producteur Michel Zecler.

Pour Belliard, "le préfet Lallement doit démissionner"

Dans ce courrier, les élus signataires s'interrogent aussi sur "la stratégie du maintien de l'ordre" décidée par la préfecture de police lors de la manifestation du samedi 5 décembre dans la capitale. "Nous avons constaté qu'un certain nombre de casseurs n'ont pas été maîtrisés", soulignent-ils, alors même que les forces de l'ordre étaient "positionnées en nombre important sur le parcours de la manifestation".

Parmi les signataires de ce courrier figurent plusieurs adjoints d'Anne Hidalgo, dont l'écologiste David Belliard, maire-adjoint en charge des Transports.

"Avec 72 de mes collègues élu.e.s à Paris, nous disons qu'il y a de graves manquements dans la stratégie de maintien de l'ordre dans la capitale. Là où nous attendons de l'ordre et de l'apaisement, nous avons du désordre et des tensions", écrit-il ce mardi sur Twitter. "Le préfet Lallement doit démissionner", conclut David Belliard.

Hidalgo et Grégoire visent plutôt le gouvernement

Ces dernières semaines la maire de Paris s'est exprimée à plusieurs reprises, dénonçant tour à tour des interventions policières "particulièrement brutales et choquantes" mais aussi les "dégradations et violences" en marge des manifestations. La maire de Paris n'a néanmoins pas frontalement mis en cause le préfet de police.

Mardi sur Radio Classique, son premier adjoint Emmanuel Grégoire estimait de la même façon qu'il n'y avait "pas de problème Lallement" mais plutôt "un problème avec la doctrine de sécurité".

"Ce n'est pas un différend avec une personne, c'est le gouvernement qui a choisi une stratégie d'ordre public avec laquelle nous sommes en désaccord. Il est un peu facile d'en faire porter la responsabilité à une seule personne", jugeait-il.

Depuis plusieurs semaines, le préfet de police Didier Lallement cristallise les critiques, incarnant pour une partie de la gauche le visage des violences policières. Il y a une semaine, Jean Castex affirmait néanmoins sur BFMTV que Didier Lallement avait "toute sa confiance".

https://twitter.com/caroleblanchard Carole Blanchard Cheffe de service BFM Régions