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Au Xinjiang, un logiciel repère les comportements «suspects» des musulmans

Des musulmans ont été arrêtés dans la région chinoise du Xinjiang, dans le nord-ouest du pays, après avoir été « signalés » par un logiciel qui repère les comportements suspects. C’est ce qu’a affirmé ce mercredi 9 décembre l’ONG de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch (HRW), basée aux basée aux États-Unis.

L'association Human Rights Watch rapporte avoir mis la main sur une liste de 2000 détenus musulmans arrêtés entre 2016 et 2018 à Aksu, une préfecture de la région du Xinjiang, après avoir été «signalés» par un logiciel qui repère les comportements suspects (image d'illustration).
L'association Human Rights Watch rapporte avoir mis la main sur une liste de 2000 détenus musulmans arrêtés entre 2016 et 2018 à Aksu, une préfecture de la région du Xinjiang, après avoir été «signalés» par un logiciel qui repère les comportements suspects (image d'illustration). AFP/File
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Human Rights Watch rapporte avoir mis la main sur une liste de 2 000 détenus arrêtés entre 2016 et 2018 à Aksu, une préfecture du Xinijiang, cette région du Nord-Ouest chinois soumise à une répression intense contre les Ouighours et les autres ethnies miusulmanes.

Selon HRW, ces détenus se sont retrouvés dans le collimateur des autorités après avoir été repérés par un logiciel baptisé « plateforme intégrée d'opérations conjointes » qui analyse les mégadonnées collectées par l'énorme dispositif de surveillance électronique en place au Xinjiang.

Des personnes dénoncées sur la base de comportements légaux

L'ONG en déduit que « l'immense majorité » des personnes dénoncées l'ont été sur la base de comportements parfaitement légaux, comme recevoir des appels téléphoniques de l'étranger, ne pas avoir d'adresse fixe ou bien éteindre fréquemment son téléphone portable.

Les accusations de « terrorisme » ou « extrémisme », utilisées pour justifier la répression au Xinjiang, n'apparaissent que pour environ 10 % des personnes figurant sur la liste, selon HRW. La liste mentionne dans de nombreux cas que la personne a été simplement « signalée » par le logiciel.

Les suspects placés dans des camps de rééducation politique

Les policiers ont pu ensuite décider d'envoyer les suspects dans des camps de rééducation politique, estime HRW. Des experts étrangers affirment qu'un million d’Ouïghours ont été placés en détention ces dernières années dans ces camps.

À lire: Ouïghours: une enquête fait état de 380 camps de détention dans le Xinjiang

Pékin dément ce chiffre et affirme qu'il s'agit de centres de formation professionnelle destinés à éloigner les personnes de la tentation de l'islamisme, du terrorisme et du séparatisme après une série d'attentats attribués à des Ouïghours.

Des entreprises chinoises ont été accusées par le passé d'avoir mis en place des logiciels de reconnaissance faciale permettant de repérer des personnes d'apparence ouïghoure.

La liste d'Aksu « est une nouvelle preuve que la Chine recourt à la technologie dans sa répression de la population musulmane », accuse HRW. 

►À écouter : Harcèlements, menaces, disparitions: les Ouïghours de France vivent dans la peur

(Avec AFP)

 

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