La mise à jour de la célèbre Liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a été dévoilée le 10 décembre 2020. Malgré le rétablissement des populations de bisons d'Europe (Bison bonasus), elle apporte aussi beaucoup de tristes nouvelles.
Hécatombe dans le lac Lanao
L'UICN, qui a célébré ses 70 ans d'existence en 2018, mène plusieurs projets de conservation afin de restaurer les habitats, de préserver les espèces en tenant compte des populations locales. Cette mission l'a amenée à créer la Liste rouge mondiale des espèces menacées qui fait de l'UICN une autorité capable de définir l'état de conservation des espèces animales et végétales comme les mesures destinées à les protéger. Cet inventaire est régulièrement mis à jour. Le 10 décembre 2020, l'organisation a donc annoncé que sa Liste comprenait désormais 128.918 espèces dont 35.765 menacées d'extinction.
Le tuxuci ou sotalie de l’Amazone (Sotalia fluviatilis) est l'une de ces espèces. Il passe de la catégorie "Données insuffisantes" à celle de "En danger" souffrant comme tant d'autres mammifères marins des prises accidentelles dans les navires de pêche. Pour l'UICN, la priorité est maintenant d'interdire les filets maillants et de réduire le nombre de barrage pour rétablir les populations. Désormais "toutes les espèces de dauphins d’eau douce du monde sont aujourd’hui considérées comme menacées", souligne l'organisation dans un communiqué.
La mise à jour de la célèbre Liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a été dévoilée le 10 décembre 2020. Malgré le rétablissement des populations de bisons d'Europe (Bison bonasus), elle apporte aussi beaucoup de tristes nouvelles.
Hécatombe dans le lac Lanao
L'UICN, qui a célébré ses 70 ans d'existence en 2018, mène plusieurs projets de conservation afin de restaurer les habitats, de préserver les espèces en tenant compte des populations locales. Cette mission l'a amenée à créer la Liste rouge mondiale des espèces menacées qui fait de l'UICN une autorité capable de définir l'état de conservation des espèces animales et végétales comme les mesures destinées à les protéger. Cet inventaire est régulièrement mis à jour. Le 10 décembre 2020, l'organisation a donc annoncé que sa Liste comprenait désormais 128.918 espèces dont 35.765 menacées d'extinction.
Le tuxuci ou sotalie de l’Amazone (Sotalia fluviatilis) est l'une de ces espèces. Il passe de la catégorie "Données insuffisantes" à celle de "En danger" souffrant comme tant d'autres mammifères marins des prises accidentelles dans les navires de pêche. Pour l'UICN, la priorité est maintenant d'interdire les filets maillants et de réduire le nombre de barrage pour rétablir les populations. Désormais "toutes les espèces de dauphins d’eau douce du monde sont aujourd’hui considérées comme menacées", souligne l'organisation dans un communiqué.
Elle déplore également l'inscription de 31 espèces dans la catégorie "Eteinte". C'est le cas de trois espèces de grenouilles d'Amérique centrale. Ainsi que de quasiment l’ensemble des 17 espèces de poissons d’eau douce endémiques du Lac Lanao et de son déversoir, aux Philippines (15 sont éteintes et deux sont "En danger critique (Probablement éteintes)"). "Ces extinctions ont été causées par des espèces prédatrices introduites, et aggravées par la surexploitation et des méthodes de pêche destructrices", remarque l'UICN. Quant au requin perdu (Carcharhinus obsoletus) décrit en 2019, il est noté dans la catégorie "En danger critique (Probablement éteint)". Observé pour la dernière fois en 1934, il a subi une pression de la part des pêcheurs en mer de Chine Méridionale qui ne lui a laissé que peu de chances de survie.
Le lac Lanao © Armi G. Torres
Concernant les végétaux, "la famille des protéas a été évaluée de façon exhaustive dans cette mise à jour, révélant que 45% (637 des 1464 espèces) de ces étonnantes plantes à fleurs, présentes principalement dans l’hémisphère sud, sont 'Vulnérables', 'En danger' ou 'En danger critique'", révèle l'UICN. Les chênes, peut-être davantage connus du grand public, ont également fait l'objet d'une évaluation complète révélant que 31% d'entre eux (113 espèces sur 430) sont menacés d'extinction notamment en Chine et au Mexique où les terres sont défrichées pour faire de la place aux cultures ou pour l'exploitation forestières. "Les chênes sont parmi les arbres les plus charismatiques, et constituent également des espèces clés dans les habitats qu’ils occupent, rappelle Paul Smith, secrétaire général de de l'association Botanic Gardens Conservation International. On calcule que plus de 2300 espèces d’oiseaux, de mousses, de champignons, d’insectes, de lichens et de mammifères utilisent les chênes autochtones pour se nourrir et trouver un refuge au Royaume-Uni, et ceci s’applique également aux 113 espèces de chênes aujourd’hui menacées d’extinction. La perte d’une seule de ces espèces d’arbres aura des conséquences catastrophiques pour des centaines d’autres espèces".
Grevillea caleyi, une espèce de protéas © Tony Auld
Quelques bonnes nouvelles
De bonnes nouvelles sont heureusement à signaler. Par exemple, les efforts de conservation aident les populations de certaines espèces d’amphibiens à se rétablir. Parmi elles, la grenouille arboricole de Oaxaca (Sarcohyla celata), qui est passée du statut d’espèce "En danger critique" à celui de "Quasi menacée" grâce aux actions de communautés locales au Mexique, révèle l'UICN.
Une autre espèce a largement bénéficié des mesures de conservation : c'est Bison bonasus mieux connue sous le nom de bison d'Europe. Ces animaux étaient 1800 en 2003 puis 6200 en 2019 essentiellement en Pologne, en Biélorussie et en Russie. L'espèce, qui a été réintroduite à l'état sauvage dans les années 50, passe ainsi de la catégorie "Vulnérable" à "Quasi menacée". Cependant, les "troupeaux sont en grande partie isolés les uns des autres et confinés dans des habitats forestiers non optimaux, et seulement huit d’entre eux sont assez grands pour être génétiquement viables à long terme", tempère l'UICN. L’espèce reste tributaire des mesures de conservation telles que les déplacements d'animaux vers des lieux plus propices à leur survie.
Des bisons d'Europe © Rafał Kowalczyk
"Les rétablissements du bison d’Europe et de vingt-cinq autres espèces documentées aujourd’hui dans la mise à jour de la Liste rouge de l’UICN démontrent le pouvoir de la conservation, se félicite le Dr Bruno Oberle, directeur général de l’UICN rappelant toutefois que "la liste croissante d’espèces disparues est un rappel brutal que les efforts de conservation doivent s’intensifier de toute urgence".