Le professeur de chant se disait coach de la Star Ac pour abuser d'élèves mineurs... Prison pour le violeur de jeunes chanteurs

Stéphane Perez, professeur de chant, promettait à des jeunes gens de les faire accéder à une carrière artistique. En appel, le professeur de chant a été condamné pour le viol de jeunes chanteurs ce jeudi à Nice par la cour d’assises des Alpes-Maritimes. Il avait déjà été condamné en 2017 à 18 ans de prison par la cour d’assises des Bouches-du-Rhône.

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La rédaction Publié le 11/12/2020 à 06:45, mis à jour le 11/12/2020 à 06:46
Le palais de justice de Nice. Photo Cyril Dodergny

Il se faisait passer pour un ancien coach de la Star Academy. Se prétendait le parrain de l’un des enfants de Jenifer, l’ami de Pascal Obispo ou de Jean-Luc Lahaye. Affabulateur, menteur, Stéphane Perez, un prof de chant des Bouches-du-Rhône, profitait de son entregent supposé dans le milieu de la musique pour pratiquer des attouchements sur des élèves mineurs auxquels il faisait miroiter un avenir prometteur. Certains ont été violés.

Parmi ses trois victimes, deux avaient été recrutées au sein d’une association aidant des jeunes gens victimes d’homophobie ou en rupture avec leur milieu familial, en raison de leur homosexualité. Donc particulièrement vulnérables.

Peine alourdie

En septembre 2017, Perez, qui se faisait appeler Swan, a été condamné en récidive à 18 ans de réclusion criminelle à Aix-en-Provence, Jugé en appel cette semaine par la cour d’assises des Alpes-Maritimes, il a vu sa peine s’alourdir de deux ans.

Dans le box, un homme de 47 ans grisonnant, bedonnant. Devant lequel, à l’audience, deux jeunes garçons doivent revivre des moments écœurants, malgré la délicatesse des questions du président.

Parmi eux, T., qui venait tout juste d’avoir seize ans. Dont la grand-mère, ayant rencontré Perez dans un dancing de Châteauneuf-les-Martigues où elle avait ses habitudes, n’était pas peu fière d’avoir trouvé un prof pour son petit-fils passionné par le chant.

"Pour moi, raconte T., c’était la porte d’entrée vers le monde où je voulais aller. Une grande opportunité. Je commençais à faire des plans sur la comète, j’étais jeune…"

Dès la première leçon : "Il a commencé à me faire un massage sur le bas du ventre, une technique selon lui pour améliorer la voix. Puis il m’a masturbé." Le soir même, ayant le sentiment de s’être "prostitué", T. lui a envoyé un SMS en lui expliquant qu’il ne voulait pas, s’il devait réussir, devoir son parcours à quoi que ce soit de cet ordre.

"Je m’accrochais à mon rêve"

Il y est retourné. "Je m’accrochais à mon rêve." Poussé aussi par une pression de son entourage qui, face à sa réticence, lui reprochait son "manque de sérieux". Après quelques cours sans histoires, Perez a recommencé.

En allant plus loin. Furtivement, sa langue dans sa bouche. Puis son pénis, sous la contrainte. "Je suis allé cracher, il me regardait, j’avais envie de vomir", raconte le jeune homme qui n’avait jamais eu la moindre relation sexuelle. Le déni, puis un sentiment de culpabilité et enfin la colère. Exit l’opportunité à saisir. Ne restait plus que le dégoût.

T., depuis, a renoncé à son rêve. Ce Perez, "on lui aurait donné le bon Dieu sans confession", témoigne sa grand-mère en visioconférence. Quant à sa mère, qui a porté l’affaire devant la justice, d’abord au grand désarroi de T. : "Je trouve mon fils très courageux." En étouffant, comme lui, un sanglot.

Jeudi, l’accusé a été condamné à vingt années de réclusion criminelle. Une peine de 25 ans avait été requise par l’avocat général.

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Nice-Matin

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