Covid-19 : de nombreux médecins menacés de mort par des anti-vaccins

À l'approche du début de la campagne de vaccination, des praticiens « médiatiques » font l'objet de charges très violentes, rapporte « Le Parisien ».

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Temps de lecture : 3 min

« Une balle dans la tête », « c'est la corde qui t'attend »… S'ils sont habitués aux messages d'insultes et d'intimidation, les médecins généralistes reçoivent de plus en plus de menaces, parfois de mort, alors que la campagne de vaccination contre le Covid-19 se rapproche, rapporte Le Parisien.

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Le très médiatique Jérôme Marty, chroniqueur sur RMC et intervenant régulier sur BFM TV, peut en témoigner. Au quotidien francilien, le président du syndicat Union française pour une médecine libre (UFML) confie qu'il a reçu pas moins de « cinq ou six menaces de mort » par courrier anonyme ou Messenger, mais qu'il a également recensé une dizaine de ses confrères victimes du même sort.

L'influence des « milieux complotistes »

Récemment, le médecin a eu droit à un coup de téléphone d'un homme qui se faisait passer pour un de ses patients. « Je vais te crever, je vais venir te fumer », lui a-t-il notamment assuré. L'individu, qui avait donné son nom, est atteint « d'une pathologie psychiatrique » et « a fini en garde à vue », détaille Jérôme Marty. S'il « refuse de s'inquiéter », le médecin alerte sur la possibilité de « tomber sur des personnes fragiles » qui peuvent « passer à l'acte ». « Aujourd'hui, vous avez beaucoup de gens qui, malheureusement, sont à bout, qui ont perdu leur emploi, leur compagne, et deviennent fous de colère, prêts à tomber dans n'importe quelle manipulation de milieux complotistes », alerte Jérôme Marty auprès du Parisien.

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Et le praticien n'hésite pas à pointer le documentaire polémique Hold-Up comme « accélérateur » de ce phénomène, soulignant l'« influence nette » des thèses développées par le film dans les menaces et intimidations que ses collègues et lui reçoivent.

« Un recommandé de menaces »

Mais Jérôme Marty est malheureusement loin d'être le seul médecin « médiatique » visé par ces messages inquiétants. Très présent sur les réseaux sociaux, Yvon Le Flohic a reçu fin novembre « un recommandé de menaces » sous forme d'ultimatum. S'il continuait « à faire des vaccins », il serait ainsi « intégré dans la liste des génocidaires susceptibles d'être traduits devant un tribunal militaro-populaire », témoigne-t-il auprès du Parisien. « La suite c'est : quand est-ce qu'on passe des menaces écrites aux violences physiques ? » s'inquiète-t-il dans un message publié sur son compte Twitter et relayé par le quotidien.

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D'autres médecins ont également reçu un texte « d'avertissement » de la part de Christian Cotten, ancien candidat aux élections européennes de 2009 sur la liste antisioniste de Dieudonné, rapporte Jérôme Marty. Il y est question d'un « premier avertissement avant poursuites pour viol du Code de Nuremberg », une liste de dix critères contenus dans le jugement du procès des médecins de Nuremberg entre 1946 et 1947. Selon ces principes, 16 praticiens ont été condamnés pour avoir pratiqué ou participé à des expériences médicales illicites, notamment sur les prisonniers des camps de concentration. Contacté par Le Parisien, Christian Cotten a estimé qu'il s'agissait d'un simple « rappel à la loi ».

La campagne de vaccination devrait pourtant se dérouler dans des conditions optimales. Dès son lancement en France, un rapport sur les effets indésirables signalés sera publié chaque semaine, et un « dispositif renforcé » sera mis en place pour faciliter leur déclaration, a expliqué vendredi 11 décembre l'Agence du médicament (ANSM), dans une déclaration relayée par Le Monde. « L'enjeu majeur est […] d'identifier des effets indésirables qui n'auraient pas été observés lors des essais cliniques », a expliqué Céline Mounier, directrice de la surveillance à l'ANSM, lors d'un point presse en ligne.

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Commentaires (52)

  • baloo81

    La méfiance vis à vis des vaccins peut se comprendre et ne pas se faire vacciner un droit... Cette liberté de choix devrait impliquer la nécessité d'en assumer les conséquences ! Ne pas se faire vacciner c'est une liberté mais dans ce cas si l'on tombe malade alors qu'un vaccin existe les frais médicaux resteraient à la charge du malade ! Il serait grand temps de remettre les pendules à l'heure car c'est aussi une question de morale pour quoi faudrait-il faire supporter les conséquences de ses propres choix à la collectivité ?

  • delneuF05

    Pour ma part je trouve que ces vaccins se font dans la précipitation et comme dans un concours où le premier sera gagnant. Je viens de lire que les Anglais ont déjà constaté une mutation du virus, caractéristique des virus gripaux.

  • fviolon

    On rappelle tout d'abord que les menaces de mort, y compris à l'égard de gouverants sont pénalement répréhensibles. Je vous suggère de modérer vos propos.
    Ces menaces à l'égard de collègues sont nauséabondes.
    Pour les hypothétiques effets indésirables à long terme, ce sera exactement comme d'habitude y compris lors de la campagne de vaccination lors de la grippe H1N1 de 2009. L'ONIAM prendra en charge les éventuelles séquelles à long terme.