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TURQUIE. 160 membres de l’Assemblée des jeunes d’HDP arrêtés en 10 mois

TURQUIE / BAKUR – 160 membres de l’Assemblée des jeunes du parti politique HDP ont été arrêtés par le régime turc ces 10 derniers mois dans sa guerre visant le mouvement kurde. Le régime turc essaie forcer les jeunes membres d’HDP à devenir des agents.
 
Des milliers de membres de l’Assemblée des jeunes du Parti démocratique des peuples (HDP) ont été détenus lors d’opérations qualifiées de génocide politique en Turquie et dans le Kurdistan du Nord depuis 2015. Malgré la répression du régime turc, les jeunes du HDP ont mené de nombreuses campagnes. 
 
Dersim Dağ, députée et membre du conseil exécutif de l’Assemblée des jeunes d’HDP, qui a évalué les opérations menées sur les assemblées de jeunes, a déclaré qu’ils assumaient le rôle de l’opposition avec leur lutte malgré la répression du gouvernement turc. Soulignant qu’ils n’ont jamais renoncé à poursuivre une politique fondée sur des principes, même lorsque le gouvernement d’AKP était le plus fort et qu’aucun parti politique ne pouvait prendre position, Dağ a déclaré qu’ils continueraient à assumer le rôle de parti de l’opposition. Dağ a déclaré: « C’est précisément pour ces raisons qu’on essaye de criminaliser toutes les activités de notre parti. Le gouvernement, qui est mis au pied du mur par la politique que nous menons, ne peut pas parler, a commencé à s’accrocher à l’argument du « terrorisme », comme il le fait depuis 18 ans. (…) Ils essaient même de criminaliser leurs propres bases qui ne pensent pas comme eux (…). « Les efforts du gouvernement pour criminaliser le HDP, qui est la volonté de millions de personnes, sont des efforts vains, les gens savent bien qui est un terroriste, qui est un voleur, qui protège les assassins et les violeurs des femmes. » (Via l’Agence Mezopotamya)
 
Le HDP est le seul parti démocratique qui joue un rôle clé pour mettre fin aux politiques bellicistes du président Erdogan qui est soutenu par le parti de l’extrême-droite MHP et le parti nationaliste CHP dans ses guerres contre les pays voisins, dont la Syrie, le Rojava, le Bashur, la Libye…
 
Depuis 2015, plus de 16 000 membres du HDP ont été détenus, 6 000 ont été emprisonnés ainsi que 200 élus et 7 députés.

 
Le gouvernement turc a jusqu’à présent nommé 51 administrateurs en lieu et place des maires du HDP élus en mars 2019. En outre, 6 maires qui avaient remporté les élections de 2019 se sont vu refuser leur mandat sous prétexte qu’ils avaient antérieurement été démis de leurs fonctions par des décrets-lois pris sous le régime d’état d’urgence. Jusqu’à présent, 36 co-maires du HDP élus en 2019 ont été emprisonnés. Parmi eux, 16 sont toujours derrière les barreaux. Les poursuites contre les personnes libérées sont toujours en cours. En l’état actuel du système judiciaire turc, tous ces maires risquent d’être condamnés à des peines de prison. En outre, plus de 20 des plus de 80 maires kurdes arrêtés lors de la précédente mandature (2014-2019) sont toujours en prison.
 
C’est dans un tel climat de guerre et de haine que les Kurdes de Turquie et les forces démocratiques de gauche réunis au sein du HDP tentent de sauver le pays des mains d’un président despotique qui étouffe les aspirations de son peuple qui sombre par ailleurs dans la pauvreté.