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Chine : des centaines de milliers de Ouïghours forcés de ramasser du coton

Au moins 500.000 personnes seraient assujetties à ce travail forcé. [FREDERIC J. BROWN / AFP].

Le chercheur allemand indépendant Adrian Zenz, connu pour avoir apporté des indices probants sur l'existence de camps d'internement au Xinjiang, région du nord-ouest de la Chine à majorité musulmane, accuse désormais Pékin de faire travailler de force des centaines de milliers de Ouïghours dans des champs de coton.

Comme l'explique le quotidien britannique The Guardian, la région du Xinjiang produit plus de 20 % du coton mondial et 84 % de celui destiné au marché intérieur chinois.

Mais cette capacité de production phénoménale cache un asservissement d'êtres humains de masse incompatible avec le droit et les normes internationales.

C'est du moins ce qu'affirme un nouveau rapport publié ce mardi 15 décembre par le Center for Global Policy, un institut américain pour lequel il existe des preuves significatives de violations des droits humains, y compris de travail forcé des Ouïghours et d’autres membres issus de cette minorité musulmane d'origine turque.

Au moins 500.000 personnes concernées

«Nous avons des preuves très précises que des équipes gouvernementales chinoises se rendent dans les villages pour réquisitionner des gens afin qu'ils cueillent le coton et qu'ils endoctrinent les récalcitrants pour parvenir à leurs fins», affirme son auteur Adrian Zenz. 

Le lanceur d'alerte allemand, qui, il y a quelques mois déjà, avait apporté des preuves sur la stérilisation des femmes ouïghoures, s'appuie sur différents documents, pour dire que les autorités des «trois provinces les plus pauvres du Xinjiang ont, à elles seules, effectué un transfert de travail forcé de plus de 500.000 personnes, à raison de deux à trois mois par an, pour récolter du coton».

Le recours aux travailleurs migrants venus d’autres provinces chinoises a de surcroit beaucoup diminué ces dernières années. A la place, l’Etat chinois fournit désormais aux exploitations une main-d’œuvre locale «disponible», «docile», «avec un encadrement militaire», fustige le rapport.

Le 2 décembre, les Etats-Unis ont de leur côté annoncé une nouvelle mesure contre les importations de coton originaires du Xinjiang «pour ses liens avec de graves violations des droits de l’homme contre les minorités ethniques». Dans le viseur des autorités américaines, l’organisation paramilitaire Xinjiang Production and Construction Corps (XPCC), qui supervise 33 % de la récolte de coton de la région.

La XPCC étant désormais placée sur liste noire, les douanes américaines peuvent maintenant saisir les cargaisons contenant du coton provenant de l'organisation.

Dans la foulée de ces accusations, Pékin a dénoncé des «informations mensongères» et démenti l'existence de travail forcé au Xinjiang.

Les habitants de la région «choisissent leur métier comme ils le souhaitent», a affirmé une porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying.

La responsable a fustigé les mesures de Washington qui visent, selon elles, à «frapper des entreprises chinoises et freiner le développement de la Chine». 

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