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Vidéo : la dyslexie est un trouble visuel selon deux physiciens rennais récompensés pour leurs travaux

Guy Ropars et Albert Le Floch ont observé des anomalies anatomiques dans les yeux des personnes dyslexiques. [Pixabay]

Ils sont tous les deux physiciens et s'apprêtent pourtant, ce mardi 15 décembre, à être récompensés par... l'Académie de médecine. Cela s'explique car Albert Le Floch et Guy Ropars, qui mènent leurs recherches au sein de l'université Rennes 1, pensent avoir trouvé l'origine d'un trouble qui affecte entre 500 et 700 millions de personnes dans le monde : la dyslexie.

Leurs travaux, publiés dans la revue britannique The Royal Society en octobre 2017, sont le résultat de quinze années de recherches. Au départ, les deux scientifiques tentaient de déterminer si la lumière pouvait jouer un rôle dans les troubles d'apprentissage de la lecture.

Par la suite, ils ont été amenés à s'intéresser à une zone précise de l'oeil humain : la fovéa, au centre de la rétine. Elle cache de minuscules récepteurs appelés centroïdes de la tache de Maxwell qu'Albert Le Floch et Guy Ropars jugent responsables de la dyslexie.

En menant une étude sur deux cohortes d'étudiants, l'une composée de personnes dyslexiques et l'autre non, ils ont observé que ces récepteurs de lumière présentent une symétrie parfaite chez les premières, alors même qu'ils sont asymétriques et n'ont pas la même forme d'un oeil à l'autre chez les secondes. Quand il n'y a pas de dyslexie, la tache de Maxwell est parfaitement ronde pour l'un des deux yeux, l'oeil dominant le plus souvent, tandis qu'elle prend une forme beaucoup plus diffuse pour l'autre oeil.

Or, la plupart des dyslexiques ayant participé à l'étude de Guy Ropars et Albert Le Floch présentaient au contraire deux taches de Maxwell parfaitement rondes. Ainsi, la dyslexie s'expliquerait par l'absence d'un «oeil directeur»  pour guider le cerveau dans la lecture. Confus, ce dernier est alors incapable de faire les bons choix pour distinguer les lettres.

Les deux chercheurs ont donc conçu une «lampe de lecture» reposant sur la lumière pulsée et qui doit permettre de gommer cette anomalie. Interrogé par France Bleu, Albert Le Floch explique : «Dans le cas de la dyslexie, l'enfant lit sur un tableau non effacé. Notre lampe vient effacer ce qui est en trop sur le tableau et l'enfant arrive à lire comme quelqu'un qui n'a pas de problème».

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