Je t'aime : épisode • 2/4 du podcast Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes

"je t'aime" ©Getty
"je t'aime" ©Getty
"je t'aime" ©Getty
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Je t'aime. Cette phrase est absolument commune et pourtant à chaque fois unique. Cette formule magique imprévisible, sans nuances ni explications reste énigmatique. Qui est le “je” qui dit “je t’aime” ? Ce “je” est-il dissociable du “tu” qui est aimé ?

Avec
  • Tiphaine Samoyault Essayiste, traductrice et critique littéraire, directrice d’études à l’EHESS

Je t'aime. La figure ne réfère pas à la déclaration d’amour, à l’aveu, mais à la profération répétée du cri d’amour. Passé le premier aveu, « je t’aime » ne veut plus rien dire. Il sort du langage, il divague. Mais où ?

L'invitée du jour

  • Tiphaine Samoyault, essayiste, traductrice et critique littéraire, professeure de littérature comparée à l'Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle

Formule magique

Ce qu’il y a de plus euphorique dans cette formule du « je t’aime » c’est précisément qu’elle sort de la signification. Elle a un caractère incantatoire presque magique.          
Tiphaine Samoyault

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Absolument banale et à chaque fois unique

"Je t’aime" est une phrase extrêmement conventionnelle mais que chaque être fait sortir de la convention. C’est une banalité absolue mais une banalité qui est à chaque fois unique. Comme renflouée par l’émotion que le « je » met en la prononçant.          
Tiphaine Samoyault

Aimer à l'infinitif

Il retire le verbe aimer à l’infinitif puisque aimer n’a de sens que dans une relation donc il ne peut pas être un impersonnel.          
Tiphaine Samoyault

Textes lus par Denis Podalydès, André Dussollier et Adèle Van Reeth :

  • Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux, 1977, “Je t’aime”, Editions du Seuil
  • Roland Barthes, _Fragment d’un discours amoureux,_1977,“déclaration”, Editions du Seuil
  • Marcel Proust, Du côté de chez Swann, Gallimard
  • Françoise Sagan, _Bonjour Tristesse,_1954
  • Roland Barthes, extrait du fond Roland Barthes de la BNF, datée du vendredi 22 juillet 1977

Sons diffusés :

  • Extrait du film Hôtel du nord, Marcel Carné, 1938
  • Je t’aime moi non plus, Brigitte Bardot Serge Gainsbourg, 1969
  • Extrait du film Nous irons tous au paradis, Yves Robert,1977
  • Extrait du film Les parapluies de Cherbourg, Jacques Demy, 1957, musique Michel Legrand
  • Extrait du film Le mépris, Jean-Luc Godard, 1963, musique Georges Delerue
  • Extrait du film Ascenseur pour l'échafaud, Louis Malle, 1958, musique Miles Davis
  • Archive de Roland Barthes et Françoise Sagan, émission Apostrophes, Antenne 2, 29 avril 1977
  • Archive de Roland Havas, émission Carnet nomade, France Culture, 31 mars 2000
  • Archive d'Annie Girardot,  “Ce que j’ai dans la tête”, réalisé par Gaya Bécaud et Dominique Perrier, 1981
  • Musique de Ricchi e Poveri, Sarà  perché ti amo, 1981

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