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Pour les 250 ans de Beethoven, la pianiste Elizabeth Sombart joue à Auschwitz

La pianiste Elizabeth Sombart a joué le 7 octobre 2020 à Auschwitz l'Ode à la joie de Beethoven.
La pianiste Elizabeth Sombart a joué le 7 octobre 2020 à Auschwitz l'Ode à la joie de Beethoven. Jean-Luc Fournier

La pianiste française a réinterprété L'Ode à la joie dans le camp de concentration en mémoire des enfants juifs à qui les nazis avaient interdit de le chanter.

Il est né le 15 ou le 16 décembre 1770 (la date exacte appartient aux grands mystères irrésolus de l'histoire). Il y a donc 250 ans Ludwig van Beethoven voyait le jour à Bonn. Depuis son œuvre n'a cessé d'enivrer nos mémoires.

La Cinquième Symphonie est reconnaissable dès ses premières notes. Le rock et la pop s'en sont emparés, parfois avec bonheur. L'Ode à la joie est devenue l'hymne de l'Europe. Emmanuel Macron a choisi ce dernier mouvement de la Neuvième Symphonie pour faire ses premiers pas en tant que président de la République.

Pour le 250e anniversaire de la naissance du maître de Bonn, la pianiste Elizabeth Sombart est venue dans le camp d'extermination d'Auschwitz les 6 et 7 octobre pour rendre un hommage à la fois au génie du grand compositeur et à une chorale d'enfants juifs qui avait tenu à chanter l'Ode à la joie. Et ce malgré l'interdiction ordonnée par les nazis, qui avait décrété que l'œuvre de Beethoven était «aryenne».

Beethoven, un rempart contre la barbarie nazie

L'idéologie nazie ne résistera pourtant pas à l'amour de la musique des membres de la chorale d'Auschwitz. À l'automne 1943 les responsables du camp doivent recevoir des inspecteurs de la Croix Rouge. Afin de leur faire croire que les conditions de vie des déportés sont décentes, les SS donnent l'autorisation aux enfants juifs de chanter à condition de se limiter à un répertoire folklorique. Le chef de chœur décide de ne pas suivre les ordres et fait répéter secrètement l'Ode à la joie à ses jeunes chanteurs. Le concert n'aura jamais lieu. Les enfants seront tous assassinés le 7 mars 1944 - sauf un - Otto Dov Kulka.

Ce n'est qu'après la guerre, que précisément le «miraculé« Otto Dov Kulka découvrira que ce mouvement si important pour tous les enfants, chanté en cachette dans les latrines du camp, était l'Ode à la Joie de Beethoven. Un chant qui lui aura permis de survivre face à l'horreur du quotidien.

Une histoire poignante et la preuve que la musique classique et le génie de Ludwig van Beethoven «appartiennent à tous les hommes parce qu'ils parlent au cœur et qu'ils ne sont pas un moyen de communication, mais bien de communion» comme l'a redit avec passion Elizabeth Sombart à Auschwitz.

Elizabeth Sombart: «Beethoven a permis à Otto Dov Kulka de garder courage au-delà de toute espérance. »

Pour les 250 ans de Beethoven, la pianiste Elizabeth Sombart joue à Auschwitz

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6 commentaires
  • Hhg Kht

    le

    Beethoven représentait la civilisation. Hitler représentait la barbarie. L'eau et l'huile ne se mélangent pas.

  • ChristianLéonToussaint

    le

    C’est pourtant un signe fort ! Pensez, génie musical et sourd ! La musique est d’abord une vibration avant d’être perçue par l’oreille ! Elle est donc un ressenti avant la perception. Une intuition avant une communication. L’expression universelle humaine qui nous dispense d’explication des mots et de la ruse. Une union sensorielle qui bat de 16 à 16.000

  • fort alarmant

    le

    Pourquoi Beethoven ? parce qu'il a su composer une "Ode à la joie", nous qui n'avons pas d'ode au pardon.

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