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L'UFC-Que Choisir s'inquiète du niveau de défaut des crédits à la consommation

L'UFC appelle les consommateurs à la prudence.
L'UFC appelle les consommateurs à la prudence. Michael Nivelet - stock.adobe.com

Selon l'association, ces crédits en défaut pourraient dépasser les 12 milliards d'euros en 2021.

Elle les appelle les «pousse-au-crime». Dans une étude publiée mercredi 16 décembre, l'UFC-Que Choisir dénonce l'attitude de certaines entreprises qui poussent les Français à souscrire des crédits à la consommation malgré le contexte de crise économique et sanitaire. «Quand Sofinco incite à souscrire des crédits qui pourront être remboursés après les fêtes, ses confrères de la location de longue durée (LLD) automobile, comme Toyota Financement, proposent des reports de loyers de six mois !», dénonce l'association de consommateur qui s'alarme du niveau élevé de crédits en défaut dans les foyers.

Avant la crise, les banques françaises auraient, selon l'UFC, accumulé 9 milliards d'euros de dette que leurs clients ne sont pas capables d'honorer. «Par ménage emprunteur, ces impayés dépassent 1000 euros, soit près de dix fois plus qu'en Allemagne», souligne-t-elle. La situation s'est encore détériorée avec la crise, d'autant plus que les moratoires accordés au printemps sont, «pour les deux tiers», arrivés à échéance en novembre. Ainsi, «alors que 900.000 consommateurs s'apprêtent à perdre leur emploi, les crédits conso en défaut pourraient, selon nos estimations, dépasser les 12 milliards d'euros (+ 40%) en 2021», écrit-elle.

Appel à la prudence

L'association dénonce «un sérieux manque de vigilance dans les conditions d'octroi des crédits» de la part des établissements bancaires. Elle pointe du doigt le groupe BNP Paribas et la Société générale dont respectivement 7,1% et 5,6% des crédits à la consommation seraient en défaut. Ces mêmes établissements rechignent, selon l'UFC, à restructurer la dette de leurs clients en difficulté. Cette procédure concerne «30 % des cas en moyenne, et seulement 18% à la Société générale».

L'association s'alarme également du projet de la Commission européenne de «purger les bilans des banques de leurs crédits pourris» en facilitant leur revente à des sociétés de recouvrement. «Alors que ces ventes pourraient doubler pour atteindre 7 milliards d'euros l'an prochain, les associations locales de l'UFC-Que Choisir témoignent déjà d'une explosion des plaintes en raison du manque de garde-fous aux pratiques agressives des sociétés de recouvrement», note l'UFC. L'association prévoit de publier, en janvier, une étude sur «l'analyse exhaustive des agissements délétères» de ces sociétés. Et dès à présent, elle met à la disposition des consommateurs «un arbre décisionnel quant à la conduite à tenir en cas de tentative de recouvrement d'un crédit à la consommation».

L'association appelle également les législateurs à contraindre les banques à proposer une mesure de restructuration dès le deuxième incident de remboursement. En attendant, elle fournit un courrier-type permettant de solliciter un réaménagement de crédit et appelle les Français à «la prudence» avant toute nouvelle souscription.


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99 commentaires
  • Antoine125543

    le

    Les banques sont en accusation car elles détiennent l'argent, comme c'est facile !
    Mais savez-vous la masse de mensonges dont sont capables (et pratiquent) les candidats emprunteurs ? C'est hallucinant. je racontais ça à un cousin médecin, sa réponse a été on a le même problème pour faire un diagnostic, afin de se rendre intéressant le nombre de patients qui racontent n'importe quoi est immense.

  • Antoine125543

    le

    Beaucoup de commentaires sur la nécessité de tout contrôler des encours de crédits. C'est totalement contraire à la loi informatique et libertés.

  • Edith MoiTout

    le

    C'est grave ! Entre des consommateurs irresponsables et des Banques vénales, il y a un manque de sérieux et de maturité. On accorde des crédits à n'importe qui aujourd'hui : avec ou sans emploi, jeune ou âgé, avec ou sans d'autres crédits à l'actif. Et, comme les lois sont bien faites, en cas de décès de l'emprunteur : c'est sa famille qui paye ....

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