Le dernier album de la chanteuse Tan Weiwei, 3811, est depuis sa sortie, vendredi 11 décembre, devenu viral sur les réseaux sociaux chinois. La chanteuse y aborde le sujet des violences faites aux femmes, un fait assez rare pour une artiste grand public en Chine, fait savoir le South China Morning Post.

C’est surtout une chanson, intitulée Xiaojuan (“Petit Juan”) – message codé en Chine pour les femmes victimes de violences –, qui fait du bruit. “Souviens-toi de mon nom. Quand cette tragédie cessera-t-elle de se reproduire ?”, interroge Tan Weiwei dans la chanson, qui raconte l’histoire de Petit Juan, qui se fait frapper, brûler, raser, séquestrer et finalement tuer.

Violences conjugales

Les paroles de cette chanson font écho à de récentes violences conjugales ayant fait les gros titres en Chine, rappelle le quotidien. Comme le cas de Lhamo, une jeune femme vlogger issue d’un milieu rural, arrosée de pétrole et brûlée par son mari, ou encore le cas d’une femme à Hangzhou, tuée et démembrée par son mari.

Chaque titre de l’album porte le nom d’une femme, précise le South China Morning Post, qu’elles soient ordinaires, comme Wu Chunfang, une conductrice élevant son enfant seule, ou historiques, comme Yu Xuanji, une poétesse chinoise et une femme de cour de la dynastie Tang.

“Cet album est né pour rendre hommage à toutes ces femmes ordinaires qui, dans leur quotidien, font preuve de grandeur”, a expliqué Tan Weiwei lors d’un concert en ligne pour la sortie de son album, écrit le journal.

Je voulais grandir avec elles, aimer ce qu’elles aiment, partager leur tristesse face à leurs pertes et profiter avec elles de l’inconnu.”

Un choix engagé, approuvé par le public, qui a exprimé son soutien à la chanteuse. Sur Weibo, un réseau social chinois, rapporte le South China Morning Post, des internautes ont salué son “audace” tout en exprimant des craintes : “J’ai peur que [sa musique] soit censurée bientôt.”

Tan Weiwei est la première chanteuse grand public qui s’empare du sujet des violences conjugales et des féminicides dans un pays où ces thématiques ne sont habituellement pas bien accueillies, conclut le journal.