Pour la première fois en France, un TER hybride va rouler sur le réseau ferroviaire. Un ancien TER de la région Occitanie va être modifié pour rouler à la fois à l'électricité, grâce à des batteries, et au diesel. Une première étape vers un "transport zéro émission", croit la directrice de l'innovation de la SNCF. 

C’est "une nouvelle étape vers une mobilité ferroviaire toujours plus respectueuse de la planète", selon les mots de Frank Lacroix, directeur général TER. La SNCF, en collaboration avec Alstom et quatre régions, va lancer, début 2021, un TER hybride. "L’hybridation consiste à remplacer la moitié des moteurs thermiques par des systèmes de stockage composés de batteries lithium-ion", explique la SNCF.
Les essais du prototype de ce système de stockage conduits à l’usine Alstom de Tarbes ayant été jugés "réussis", un TER Regiolis a été prélevé sur le parc de la région Occitanie pour être modifié au début 2021 à l’usine de Reichshoffen (Bas-Rhin). Il pourra ainsi fonctionner avec des batteries en plus des modes électrique et diesel. Les essais se dérouleront dans le courant de l’année 2021. "L’expérimentation se poursuivra ensuite en service commercial à partir de 2022 pour valider en conditions réelles les fonctionnalités et les performances de la solution, dans la perspective de son déploiement en série", écrivent les parties prenantes dans un communiqué commun.
Un atout environnemental
L’idée est de combiner, en fonction des situations, l’alimentation électrique par caténaire, la mise en route des moteurs thermiques et l’utilisation de l’énergie stockée dans les batteries, par exemple lors d’arrêts prolongés en gare. Elle s’inscrit dans la recherche de solutions (comme la mise au point du train à hydrogène) visant à réduire le coût d’exploitation des trains sur des liaisons qui ne sont pas électrifiées de bout en bout ou quand la remise à niveau d’installations électriques fatiguées coûterait trop cher, en particulier sur les petites lignes.
C’est surtout un atout environnemental que défend la SNCF qui vise une réduction de 20 % de l’énergie consommée et des émissions de gaz à effet de serre. "L’objectif d’un transport zéro émission est un moteur d’innovation puissant. Le ferroviaire est déjà un mode qui émet peu de CO2, il sera bientôt encore meilleur grâce au TER hybride", a commenté Carole Desnost, directrice de l’innovation et de la recherche à la SNCF, citée dans le communiqué.
"Les essais et la validation du système de stockage d’énergie menés dans notre centre d’excellence traction à Tarbes démontrent déjà que l’hybridation de trains thermiques est une solution réaliste tant techniquement qu’économiquement pour réduire les émissions et les coûts", a ajouté Jean-Baptiste Eyméoud, le président d’Alstom France. La solution devrait de toute façon être temporaire, la SNCF entendant sortir du diesel d’ici 2035.

Marina Fabre, @fabre_marina avec AFP
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