Santé

Une étude révèle que l’isolement et la solitude entraînent un rétrécissement du cerveau

Par Cyril Renault , le mercredi, 16 décembre 2020, 10h30 , mis à jour le mercredi, 16 décembre 2020, 10h30

rétrécissement du cerveau

Nous savons déjà par expérience que l’isolement prolongé affecte notre moral et notre bien-être psychologique, mais une étude publiée en 2019 dans la revue New England Journal of Medicine a révélé que cela irait même au-delà du psychologique. Avec l’isolement et la solitude, nous subirions un rétrécissement du cerveau significatif.


Pour leurs recherches, des scientifiques américains et allemands ont surveillé neuf membres d’une expédition de 14 mois en Antarctique à la station allemande Neumayer III, près de la mer de Wedell. À la fin de la mission, des analyses avant-après de leur cerveau ont révélé que certaines structures avaient rétréci de manière significative. En particulier, une partie de leur hippocampe appelée gyrus dentelé avait rapetissé de 7 %.

Mais pour les scientifiques, ce n’est pas le froid qui provoque le rétrécissement du cerveau, mais plutôt la solitude et l’isolement.

Les membre de l’expédition ne vivaient pas dans un environnement stimulant. Nous savons que la solitude a certaines conséquences sur notre état de santé. Certains experts suggèrent que la solitude est aussi toxique que de fumer 15 cigarettes par jour. Mais cette étude indique que le cerveau commence réellement à rétrécir à mesure qu’il devient de plus en plus isolé.

Par ailleurs, il semblerait également que le cerveau ait du mal à se remettre de cette expérience. Comme l’expliquent les chercheurs, un cerveau qui perd une partie du poids de l’hippocampe perd partiellement sa capacité à traiter les émotions et à interagir avec les autres.

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Les chercheurs ont mesuré la quantité de protéine appelée facteur neurotrophique dérivé du cerveau, ou BDNF, pour un de leurs tests. Cette protéine crée de nouveaux neurones et créer des connexions neuronales. Chez les neuf sujets, le BDNF a nettement diminué au fur et à mesure qu’ils avançaient dans leur mission en Antarctique.

Par rapport à un groupe témoin en bonne santé qui n’a pas passé plusieurs mois en Antarctique, les participants à la mission en Antarctique ont montré une baisse notable du volume cérébral et de la protéine BDNF.

Comme le suggèrent les nouvelles recherches, ce n’est pas le froid, mais plutôt l’isolement qui contribue au rétrécissement du cerveau. Un cerveau qui suit la même routine tous les jours, tout en voyant les mêmes visages encore et encore, a du mal à créer de véritables connexions et expériences.


rétrécissement du cerveau
Photos d’illustration/ Crédit image: Pixabay

Et c’est un problème dans un monde où nous vivons actuellement une épidémie de solitude, qui est amplifiée par la crise sanitaire que nous traversons.

Mais l’équipe de recherche s’est concentrée sur différents moyens de renforcer l’esprit contre le rétrécissement, comme des routines d’exercices physiques spécifiques et la réalité virtuelle pour augmenter la stimulation sensorielle.

Toutefois, il ne faut pas oublier que d’autres études pourraient être nécessaires pour confirmer ces résultats.


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Cyril Renault

C’est très probablement mon père qui m’a transmis cette passion que j’essaierai moi-même de transmettre à mes enfants. Dès que j'ai un peu de temps, je profite de l’occasion pour passer du temps dans la nature. Par ailleurs, je m’intéresse également à tout ce qui touche au bien être et à l'écologie de près ou de loin, je suis fasciné par toutes les méthodes d’investigation, vérifiables et reproductibles ayant pour but de produire des connaissances. J’ai donc décidé de rédiger des articles qui touchent à ces domaines. J’espère pouvoir vous transmettre un peu de mon savoir et de mon amour pour la nature.

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