Christian Perronne a été démis de ses fonctions de chef de service par l'APHP. 1:21
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Théo Maneval édité par Guilhem Dedoyard
Le controversé professeur Christian Perronne, très apprécié des milieux complotistes pour ses critiques de la politique sanitaire, a été sanctionné par l'APHP. Jeudi soir, il a été démis de ses fonction de chef de service des maladies infectieuses de l'hôpital de Garches pour "propos considérés comme indignes de la fonction qu'il exerce".

Le professeur Christian Perronne a été démis jeudi soir par l'APHP, de ses fonctions de Chef de Service des maladies infectieuses à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches. Le médecin est devenu l'une des "blouses blanches" les plus en vue dans la sphère complotiste, pour ses propos récurrents contre les mesures prises (ou pas) par les autorités dans la lutte contre le Covid-19. Le communiqué qui motive la décision évoque ainsi "des propos considérés comme indignes de la fonction qu'il exerce".

 

Un premier avertissement cet été

Des propos qu'il a multipliés dans les médias et dans un livre, qui fait un carton en librairies : plus de 90.000 ventes en six mois, soit plus encore que le livre du professeur Raoult. À l'instar du chercheur marseillais, Christian Perronne a largement défendu l'hydroxychloroquine, jugeant notamment que "ces morts [du Covid] auraient pu être évitées si on avait traité tout le monde, tout de suite, avec l'hydroxychloroquine. On fait peur aux médecins pour ne pas qu'ils le prescrivent." 

Ces propos, par ailleurs invalidés par plusieurs études d'ampleur, avaient valu au professeur Perronne un premier courrier du Conseil de Déontologie de l'APHP, cet été. Depuis, il a aussi affirmé que le port du masque ferait baisser le taux d'oxygène dans le sang, ce qui est faux.

Il risque des plaintes disciplinaires

Il a également déclaré que les malades du Covid-19 étaient une aubaine financière pour les médecins, sur Sud Radio, expliquant qu'un "médecin généraliste qui déclare un test Covid pour l'un de ses patients touche de l'argent. Donc il a intérêt à faire beaucoup de tests et par chance, de temps en temps il va en avoir un qui est positif et c'est le jackpot pour les hôpitaux et les services." Ce sont notamment ces propos que l'APHP juge aujourd'hui "indignes de la fonction qu'il exerce".

Mais Christian Perronne a aussi glissé vers le complotisme à propos des vaccins. "On veut nous imposer tout cela pour que les Français craquent en disant 'on vous enlève le masque si vous acceptez le vaccin'. Je pense qu'il y a une manipulation de la science, par qui, par quoi, je ne sais pas. Après ce n'est pas à moi de dire qui c'est." Il risque désormais des poursuites disciplinaires puisque l'APHP a porté plainte devant l'Ordre des Médecins.