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Petit Cambodge : le tribunal de Paris ordonne l'expulsion des squatteurs
L'un des restaurants du Petit Cambodge avait été frappé par les attentats du 13 novembre 2015.
© Karine Pierre / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Petit Cambodge : le tribunal de Paris ordonne l'expulsion des squatteurs

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Le tribunal de Paris a ordonné l’expulsion immédiate des militants qui squattaient depuis mi-novembre l’un des locaux du Petit Cambodge, restaurant parisien touché par les attentats de 2015.

Les propriétaires du Petit Cambodge n’avaient pas franchement aimé 2020. L'année 2021 pourrait bien se montrer plus clémente. Le tribunal de Paris vient de demander l’expulsion immédiate et sans délai des squatteurs d’un des locaux du restaurant situé rue Jean et Marie Moinon dans le 10ème arrondissement parisien, a appris Marianne de l'avocat du restaurant, Éric Bernard. Le tribunal a également exigé le paiement d'une indemnité d'occupation correspondant au nombre de jours occupés. Malgré l’émoi suscité par la dimension symbolique de ce lieu – l’un des restaurants du Petit Cambodge ayant été frappé par les attentats de novembre 2015 – les militants écologiques et antiracistes à l’origine de cette occupation persistaient et ne voulaient pas quitter les lieux.

C’est depuis mi-novembre que les activistes occupaient le local pour dénoncer la pression immobilière. « Nous résistons pour ne pas voir un quartier aseptisé par la gentrification » écrivaient-ils dans un communiqué, déplorant que le local soit resté fermé depuis son attribution au Petit Cambodge.

Les gérants, déjà propriétaires de deux restaurants dans le quartier, s’étaient vus attribuer ce nouvel espace en 2015 espérant y ouvrir une nouvelle enseigne. Des travaux étaient en cours, assurait à Marianne Maître Éric Bernard. « Cela prend du temps » expliquait-il, rappelant que les attentats aient pu être « déboussolants » pour les gérants du Petit Cambodge. Car quelques jours avant l’attribution de ce local, la terrasse de leur enseigne située rue Alibert avait été frappée par les attentats du 13 novembre 2015. Une situation qui n’émouvait visiblement pas les occupants, préférant accuser les propriétaires du Petit Cambodge d’instrumentaliser les attentats.

Auprès de Marianne, Alexandra Cordebard, Maire du 10ème arrondissement, dénonçait une occupation « choquante » sur le plan symbolique. « Je ne sais pas quel était le degré de lucidité des occupants lorsqu’ils ont pénétré dans le local mais lorsqu’ils ont su qu’il s’agissait du Petit Cambodge, ils auraient pu partir sur la pointe des pieds » regrettait l’élue

Après un premier renvoi, une audience s’était tenue le 29 décembre au tribunal de Paris.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne