D’ici 2050, environ 90 % des animaux terrestres pourraient perdre leur habitat naturel

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Une étude estime que si l’agriculture n’évolue pas, la grande majorité des animaux terrestres pourraient perdre en partie leur habitat naturel d’ici 2050. Les dommages écologiques pourraient être très importants et cette étude rappelle l’urgence d’agir pour sauvegarder ces habitats.

Sans changement, la catastrophe

Professeur à la Harvard School of Public Health (États-Unis), David R. Williams est le principal auteur d’une étude publiée dans la revue Nature le 21 décembre 2020. L’intéressé est on ne peut plus formel en affirmant que « nous devons changer notre façon de manger et de produire de la nourriture si nous souhaitons sauver la faune et la flore à l’échelle mondiale ». Selon l’étude en question, 90 % des animaux terrestres pourraient perdre une partie de leur habitat naturel d’ici 2050 en conséquence des dérives en lien avec notre agriculture. Pas moins de 1 300 espèces pourraient perdre au moins un quart de leur habitat et plusieurs centaines, la moitié.

Logiquement, il se pourrait que certaines espèces s’éteignent définitivement. Selon David R. Williams, les espèces risquant de disparaître sont originaires d’Afrique subsaharienne, de la forêt brésilienne côté Atlantique, de l’est de l’Argentine ou encore du sud-est asiatique.

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L’urgence ne fait aucun doute

En collaboration avec des chercheurs des universités d’Oxford et de Leeds (Royaume-Uni), David R. Williams a étudié l’impact d’une baisse de la consommation de viande et d’une réduction des déchets alimentaires. L’objectif ? Examiner la manière dont certains changements de nos habitudes de consommation peuvent avoir un effet sur les différents systèmes alimentaires. Un modèle géographique capable de montrer précisément comment l’expansion de l’agriculture affecte la biodiversité a été mis au point. Dans le cadre de l’étude, les préférences d’habitat de plus de 20 000 espèces d’animaux terrestres ont été analysées.

Selon Michael Clark, un des coauteurs de l’étude, les résultats montrent que réduire la demande de terres agricoles peut permettre de sauvegarder la biodiversité. D’importants changements dans le système alimentaire pourraient empêcher quasiment toutes les pertes d’habitat. Les chercheurs appellent donc à une coordination mondiale ainsi qu’ à une action rapide afin de fournir une alimentation saine à la population mondiale en 2050 sans risquer la perte d’une importante quantité d’habitats naturels pour les animaux.

Cette urgence se conjugue toutefois avec une situation plutôt compliquée. En effet, les humains ont modifié pas moins de 75% des terres mondiales et 66% des océans ! De plus, le secteur de l’agriculture incluant évidemment l’élevage intensif est à l’origine de 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES).