Selon une nouvelle étude, utiliser son smartphone durant les pauses empêche le cerveau de se « reposer » correctement. Dans le cadre de tâches complexes, cela peut même entraîner une baisse des performances cognitives.

Des différences notables

Pour les besoins de cette étude présentée dans le Journal of Behavioral Addictions, les chercheurs de l’université Rutgers, aux États-Unis, ont demandé à des étudiants de résoudre plusieurs anagrammes complexes. À mi-parcours, certains ont été autorisés à utiliser leur smartphone durant leur temps de pause, d’autres avaient à leur disposition un ordinateur ou un catalogue papier, tandis qu’un groupe n’a pas pris de pause du tout. Et il s’est avéré que les participants ayant eu accès à leur smartphone faisaient partie des sujets ayant eu le plus de mal à résoudre les anagrammes par la suite.

À l’issue de la pause, l’efficacité et la rapidité des étudiants autorisés à utiliser leur smartphone étaient comparables à celles des participants en ayant été privés : le nombre d’anagrammes résolues était légèrement supérieur à celui des sujets qui n’avaient pas pris de pause, mais plus faible que celui des autres groupes analysés. En moyenne, les sujets ayant utilisé leur smartphone durant leur temps libre ont mis 19 % plus de temps à réaliser les tâches demandées, et ont résolu 22 % moins de problèmes que les trois autres groupes suivis par les chercheurs.

— Andrey_Popov / Shutterstock.com

« Consulter notre smartphone rend le fait de se re-concentrer sur les tâches professionnelles plus difficile »

« Le fait de consulter notre smartphone durant nos pauses, entre les tâches, ou durant leur réalisation, est un phénomène de plus en plus courant. C’est pourquoi il nous semblait important d’explorer les conséquences liées à l’utilisation de cet appareil sur le plan cognitif. Nous sommes nombreux à penser qu’il s’agit d’un moyen comme un autre de décompresser, mais il s’avère que consulter notre smartphone rend le fait de se re-concentrer sur les tâches professionnelles plus difficile », explique Terri Kurtzberg, co-auteure et professeure agrégée en gestion et en commerce international à l’université Rutgers.

Les chercheurs avaient demandé aux 414 étudiants suivis de résoudre une vingtaine d’anagrammes. Les différents groupes ayant eu droit à un pause intermédiaire avaient été invités à choisir trois articles à acheter dans les limites du budget fixé, en utilisant pour cela leur propre smartphone, un catalogue papier ou un ordinateur. Les sujets ont ensuite été invités à expliquer les raisons de leur choix par écrit.

« Les smartphones peuvent avoir cet effet parce que même le simple fait de voir votre téléphone active les pensées de vérification des messages et des notifications, de connexion avec les gens, d’accès à l’information sans cesse renouvelée, et plus encore, d’une façon différente de celle intervenant lorsque nous utilisons les autres écrans, comme les ordinateurs ou les ordinateurs portables », conclut Kurtzberg.

Atstock Productions / Shutterstock.com
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