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Bordeaux : la détresse des associations de quartier après la mort d'un jeune tué par balle aux Aubiers

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Plus de 48h après la fusillade mortelle qui a coûté la vie à un jeune de 16 ans, dans le quartier des Aubiers à Bordeaux, les associations et centres sociaux ont du mal à se remettre du choc. Leur objectif désormais : s'occuper des jeunes, parfois traumatisés, qui connaissaient souvent la victime.

Après la nuit de la Saint-Sylvestre particulièrement violente aux Aubiers à Bordeaux, une fusillade a fait un mort, âgé de 16 ans. Après la nuit de la Saint-Sylvestre particulièrement violente aux Aubiers à Bordeaux, une fusillade a fait un mort, âgé de 16 ans.
Après la nuit de la Saint-Sylvestre particulièrement violente aux Aubiers à Bordeaux, une fusillade a fait un mort, âgé de 16 ans. © Radio France - Bastien Munch

Dans son petit bureau aux stores baissés, Bernard Chauvin, directeur adjoint du centre d'animation de Bordeaux-Lac, a toujours du mal à y croire. "Bien sûr qu'on sait que des règlements de compte ou des bagarres entre jeunes, ça arrive", explique-t-il. "Mais honnêtement, on ne pouvait pas du tout imaginer ce genre de fait." Aux Aubiers, les habitants et les acteurs associatifs sont toujours sous le choc après la mort de Lionel, 16 ans, tué par balles samedi 2 janvier. Il était avec un groupe d'amis, quand un véhicule s'est arrêté et a tiré en rafales sur les ados. Quatre autres jeunes ont été blessés. Cinq personnes âgées de 18 à 21 ans ont été placées en garde à vue ce lundi.

Un lieu de mémorial improvisé a été installé sur le cours des Aubiers.
Un lieu de mémorial improvisé a été installé sur le cours des Aubiers. © Radio France - Bastien Munch

"Je ne peux pas vous dire que demain, on va retrousser les manches et prendre des décisions", continue Bernard Chauvin. "C'est trop tôt, on est encore trop sous le coup de l'émotion." "Humainement, on n'est pas fait pour ça", confirme Nicolas Rousset, le directeur du centre. "On accompagne les enfants pour qu'ils deviennent plus tard des adultes référents, c'est ça l'espoir. Quand il se passe un drame comme celui-ci, on se pose beaucoup de questions. Il n'y aura jamais de réponse, il faut être unis, se réunir autour de la famille. Il faut aussi continuer à intervenir dans les écoles et embellir ce quartier, où beaucoup de gens veulent faire des choses positives."

Le premier rôle d'un film sur le quartier

Une fusillade qui touche d'autant plus les Aubiers que le jeune Lionel était très impliqué dans la vie du quartier. "Ça faisait dix ans qu'il jouait au foot, il a fait des sorties et des séjours avec nous", se souvient Ludovic Piccoli, à la tête de l'Association Promotion Insertion Sport (APIS). "Il y a en ce moment le tournage d'un film sur le quartier, et c'est Lionel qui avait été choisi récemment pour le rôle principal", indique-t-il.

"On pensait que l'on était comme tout le monde, intouchables", explique Noura, coordinatrice de l'association de quartier Urban Vibrations School. Même si l'émotion est encore très forte, elle sait qu'il faut vite être un soutien pour tous les autres jeunes. "On les a pris, on les a emmenés faire les courses, ça les fait déjà penser à autre chose", détaille-t-elle. "Le fait de s'investir pour rendre hommage à leur ami, ça leur fait aussi du bien. On essaie de les accompagner jusqu'à ce qu'ils s'ouvrent, petit à petit, plutôt que de les laisser à la cellule de crise, avec des gens en blouse blanche, ce qui peut les effrayer." Toutes ces associations n'ont qu'une hâte : retrouver enfin un fonctionnement normal pour retisser du lien aux Aubiers.

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