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Crash des 737 MAX : accusé de fraude officiellement, Boeing va payer 2,5 milliards de dollars

Le géant de l’aéronautique, responsable de « la conduite frauduleuse et trompeuse de ses employés », n’aura pas à plaider coupable dans le cadre des poursuites criminelles.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 07 janvier 2021 à 23h37, modifié le 08 janvier 2021 à 09h56

Temps de Lecture 2 min.

Un Boeing 737 à l’aéroport de Renton (Washington), le 10 novembre 2020.

Alors que le 737 MAX a repris du service, à la fin de décembre 2020, aux Etats-Unis, le ministère de la justice américain a annoncé, jeudi 7 janvier, avoir accusé Boeing de complot en vue de commettre une fraude, pour ne pas avoir fourni toutes les informations lors du processus d’approbation de l’appareil, dont deux exemplaires se sont écrasés en vol. L’entreprise, responsable de la « conduite frauduleuse et trompeuse de ses employés », n’aura pas à plaider coupable dans le cadre des poursuites criminelles.

Le géant de l’aéronautique a accepté de verser plus de 2,5 milliards de dollars (2 milliards d’euros) pour solder certaines poursuites – dont une amende pénale de 243,6 millions de dollars (198,6 millions d’euros), 1,77 milliard de dollars (1,44 milliard d’euros) d’indemnités à ses clients et 500 millions de dollars (407 millions) pour un fond destiné à indemniser les proches des 346 victimes des deux accidents – Lion Air, en octobre 2018, et Ethiopian Airlines, en mars 2019.

« Les employés de Boeing ont préféré le profit à la franchise en cachant à la FAA [l’autorité américaine de l’aviation] des informations importantes concernant l’utilisation de son avion 737 MAX et en s’efforçant de dissimuler leur tromperie », a dénoncé un responsable du ministère de la justice, David Burns, dans un communiqué.

L’accord auquel sont parvenues les autorités et l’entreprise « tient Boeing responsable de la faute criminelle de ses employés, règle le problème de l’impact financier sur les compagnies aériennes clientes de Boeing et, espérons-le, fournira une certaine forme de réparation aux familles et aux proches des victimes des accidents », a-t-il ajouté.

Le directeur général de Boeing, David Calhoun, a estimé que l’accord était « la bonne chose à faire ». Cette résolution « nous permet de reconnaître de façon appropriée que nous avons failli à nos valeurs et à nos attentes », a-t-il ajouté.

Poursuite de la coopération avec les autorités

Boeing, souligne le communiqué, a reconnu que deux de ses employés avaient induit en erreur un groupe chargé, au sein de la FAA, de préparer la formation des pilotes au sujet du logiciel de vol MCAS, mis en cause dans les deux accidents.

Les documents émis par la suite par l’agence de l’aviation ne contenaient en conséquence pas des informations essentielles sur ce logiciel, qui n’ont donc pas été incluses dans les manuels pour les pilotes et les documents de formation.

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Selon les termes de l’accord, Boeing a accepté de continuer à coopérer avec les autorités pour toutes les enquêtes en cours ou à venir. Le constructeur s’est aussi engagé à rapporter aux autorités tout exemple ou soupçon de fraude commise par un de ses employés. Le ministère n’a en revanche pas jugé nécessaire d’imposer à la compagnie un inspecteur indépendant.

Des familles de victimes refusent d’abandonner

Avec cet accord, l’horizon s’éclaircit un peu plus pour Boeing qui a lourdement pâti de la crise du 737 MAX. Des difficultés demeurent toutefois, le groupe ayant essuyé de nombreuses annulations de commandes de la part de compagnies aériennes bousculées d’abord par la longue immobilisation de l’appareil puis par la chute du trafic aérien observé depuis le début de la pandémie.

Certaines familles de victimes ne prévoient par ailleurs pas d’abandonner leurs poursuites, a stipulé un représentant de leur avocat à l’Agence France-Presse. Pour Zipporah Kuria, qui a perdu son père dans le crash du 737 MAX d’Ethiopian Airlines, l’accord représente une « simple tape sur les doigts ».

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« Si on cherchait vraiment la justice, les personnes responsables chez Boeing ne devraient pas prendre leur retraite ou démissionner avec des primes elles devraient être tenues pénalement responsables de leurs actes », a-t-elle souligné dans un message.

Le Monde avec AFP et Reuters

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