Le 12 décembre, dans le centre-ville de Tokyo, le patron d’une très célèbre entreprise informatique se rend dans une clinique avec sa femme. Dans la salle de consultation, le responsable de l’établissement et un ami chinois de longue date les attendent. “Êtes-vous vraiment sûrs que cela ne nuit pas à la santé?” leur lance, angoissé, l’homme d’affaires. Son ami acquiesce, sourire aux lèvres : “Ne vous inquiétez pas pour les effets secondaires, vous aurez peut-être des courbatures mais c’est quelque chose de banal pour tous les vaccins.”

L’homme sort du frigo une boîte en métal dans laquelle se trouvent deux seringues et un récipient de 5 millilitres labellisé “Covid-19” et “vaccin contre le nouveau coronavirus” en mandarin. Selon son explication, celui-ci a été fabriqué par l’entreprise chinoise Sinopharm. Après la piqûre – qui ne dure même pas cinq minutes –, le patron lâche : “Après tout, c’est juste un vaccin, on s’était peut-être trop inquiété.” Et glisse deux billets de 10 000 yens (80 euros) dans la main de son ami chinois.

Le journal s’est procuré une liste d’une vingtaine de clients où figurent les patrons des plus grandes entreprises japonaises, dont un proche du Premier ministre, Yoshihide Suga. Interrogé par le journal, un client justifie sa décision en avançant la nécessité d’assister aux dîners d’affaires. “Si je contractais le virus, on me reproch