C’est une première. Amsterdam a annoncé qu’elle souhaitait interdire les énergies fossiles et le trafic aérien sur les supports publicitaires de la ville. Une décision prise après avoir été mise sous pression par un groupe de 51 associations demandant des publicités sans énergies fossiles. D’autres municipalités et l’État pourraient suivre son exemple.

Amsterdam poursuit sa volonté de transformation durable. Une motion déposée par les Verts (GroenLinks) a été adoptée en décembre 2020. Elle demande à la municipalité d’étudier comment les publicités pour l’industrie des combustibles fossiles et du transport aérien pour les vacances pourraient être bannis des panneaux d’affichage et des abribus de la ville. Le groupe politique voudrait aussi se passer des événements professionnels de ces secteurs.
L’initiative citoyenne Reclame Fossielvrij (une publicité sans fossiles), à l’origine des pressions sur la ville, a salué la décision du conseil. "C’est la première ville au monde que nous connaissons à interdire spécifiquement la publicité sur les fossiles. C’est le début d’un mouvement, car les partis des conseils municipaux de La Haye, Rotterdam et Utrecht ont également indiqué dans des questions écrites au conseil municipal qu’ils souhaitaient explorer avec Amsterdam si ces publicités nuisibles peuvent également être interdites dans leurs villes", a déclaré la coordinatrice Femke Sleegers. Greta Thunberg a également salué l’initiative dans un tweet


Les villes anti-pub ?
Plusieurs autres initiatives avaient été prises dans le même sens par différents acteurs de la ville plus tôt dans l’année. Une publicité de Shell s’était ainsi vue retirer par la société de transport d’Amsterdam, à la suite d’une action d’Extinction Rebellion. Plusieurs musées, parmi les plus importants de la ville, ont également renoncé au sponsoring des compagnies pétrolières.
La décision intervient dans un contexte de remise en question du rôle de la publicité dans l’accélération du changement climatique. Le débat fait rage en France à la suite des propositions de la Convention citoyenne sur le climat, qui souhaitait une telle mesure pour l’ensemble du territoire et des médias.
D’autres villes ont été plus radicales par le passé. En 2007, la ville de Sao Paulo au Brésil avait créé le choc en supprimant tous ses panneaux publicitaires. Avant de revenir sur sa décision cinq ans plus tard face au manque à gagner. En 2014, la ville de Grenoble avait elle aussi fait grand bruit en démontant plus de 300 panneaux publicitaires de la commune. Mais son contrat avec JC Decaux court jusqu’en 2031 pour les abribus…
Béatrice Héraud, @beatriceheraud

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