Covid-19 aux États-Unis : "Le meilleur moyen de nous remercier, c’est de limiter le nombre de patients"

Pour Joseph Varon, qui lutte contre la Covid-19 sans baisser les bras depuis dix mois, le meilleur hommage à rendre aux soignants, c'est de se protéger.  ©Radio France - Sébastien Paour
Pour Joseph Varon, qui lutte contre la Covid-19 sans baisser les bras depuis dix mois, le meilleur hommage à rendre aux soignants, c'est de se protéger. ©Radio France - Sébastien Paour
Pour Joseph Varon, qui lutte contre la Covid-19 sans baisser les bras depuis dix mois, le meilleur hommage à rendre aux soignants, c'est de se protéger. ©Radio France - Sébastien Paour
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La scène se passe dans un centre médical de Houston. Un vieil homme pleure, en ce jour de Thanksgiving où il voudrait juste être avec sa femme. Joseph Varon, qui dirige l'unité de soins intensifs, le prend dans ses bras. L'image a fait le tour du monde. Rencontre avec ce praticien en première ligne.

Alors que les États-Unis enregistrent plus de 23 millions de cas de Covid-19, et que la pandémie a déjà tué plus de 388 000 personnes, Joseph Varon, de son côté, a plus de 301 jours de travail ininterrompus au compteur. Et pour cause : ce médecin est à la tête de l'unité de soins intensifs du centre médical United Memorial de Houston, au Texas, un des États les plus touchés du pays.

Cette photo du 26 novembre 2020 du Dr Joseph Varon réconfortant un patient de l'unité de soins intensifs Covid-19 durant Thanksgiving au United Memorial Medical Center à Houston, Texas, a fait le tour du monde.
Cette photo du 26 novembre 2020 du Dr Joseph Varon réconfortant un patient de l'unité de soins intensifs Covid-19 durant Thanksgiving au United Memorial Medical Center à Houston, Texas, a fait le tour du monde.
© AFP - Go Nakamura / Getty Images

Le Dr Joseph Varon raconte comment, pour être plus humain dans sa tenue de protection, celui qui n'a pas hésité, fin novembre, à prendre un patient éploré dans ses bras, porte un portrait de lui autour du cou – parfois de Brad Pitt, pour faire sourire malades et soignants. Sans jamais rien lâcher, même si lui comme son équipe ont déjà beaucoup donné.

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Les infirmières sont fatiguées, elles sont épuisées. Je suis épuisé.

Parce que depuis le 19 mars, il n'a pas fait que soigner. Il a dû aussi expliquer, en dépit de consignes peu claires... et pas appliquées. "Les gens en ont marre du Covid...  Alors ils disent : 'OK, si je dois mourir du Covid, je laisse tomber.' Et ils sortent, comme si le Covid n'était pas là."

J'ai même reçu des menaces, sur ce bureau, de personnes qui promettaient de 'nous abattre'. Parce que je disais aux gens qu'ils devaient rester chez eux. 

Alors désormais, Joseph Varon, satisfait par l’hommage aux soignants prévu aujourd’hui, attend des autorités un message clair, contrairement à ce qu’a fait l’équipe sortante :

Je suis content que quelqu'un reconnaisse notre travail. Mais la meilleure façon de [le faire], c'est que les gens ne fassent pas de bêtises. Le meilleur moyen de nous remercier, c’est de limiter le nombre de patients. Pour cela, arrêter de se rassembler, et porter le masque.

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