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Cultes ! 12 œuvres qui vont vous faire rougir

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Hot, hot, hot ! Poses lascives, sensualités explosives, scènes suggestives… Du bout de leur pinceau, les peintres ont chatouillé les plus torrides indiscrétions, offrant à nos yeux effarouchés l’intimité de leurs modèles. Attention, contenu (très) explicite !
Bronzino, Allégorie avec Venus et Cupidon
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Bronzino, Allégorie avec Venus et Cupidon, vers 1540-1550

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Perfide inceste

C’est l’un des plus célèbres tableaux du maniérisme italien. Bronzino, peintre florentin travaillant pour Côme Ier de Médicis, plutôt habitué aux portraits de famille et aux tableaux religieux, représente de sa touche glacée l’étreinte incestueuse d’une mère et de son fils : Vénus et Cupidon. À moins que… Plus qu’une allégorie de la passion et du désir, Bronzino, à travers une large palette de symboles, alerte sur les dangers de l’amour. Voyez plutôt au second plan : par ce baiser, Vénus vole la flèche de Cupidon. Et c’est d’ailleurs vers ce discret larcin que convergent les regards des autres visages représentés. Tel est pris qui croyait s’éprendre ! I. B.

Huile sur bois • 146,1 x 116,2 cm • Coll. The National Gallery, London • © The National Gallery, London/Scala, Florence

École de Fontainebleau, Portrait présumé de Gabrielle d’Estrées et de sa sœur la duchesse de Villars
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École de Fontainebleau, Portrait présumé de Gabrielle d’Estrées et de sa sœur la duchesse de Villars, vers 1594

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La première qui rira…

Voici une mise en scène pour le moins troublante, pour ne pas dire énigmatique. D’épais rideaux rouges entourent deux femmes prenant un bain et scrutant le spectateur, parfaitement impassibles. De l’auteur de ce tableau, on ne sait rien, si ce n’est qu’il appartient à l’École de Fontainebleau… En revanche, l’une des modèles – à droite – est clairement identifiable : il s’agit en effet de Gabrielle d’Estrées, la favorite du roi Henri IV, connue pour sa beauté, qu’elle cultivait notamment en se prélassant dans des bains de lait. Celle que l’on croit être sa sœur lui pince délicatement le sein. Un geste qui semble inconvenant mais qui annoncerait une grossesse. I. B.

Huile sur toile • 96 x 125 cm • Coll. Musée du Louvre, Paris • © Photo Scala, Florence

Willem Drost, Bethsabée recevant la lettre de David
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Willem Drost, Bethsabée recevant la lettre de David, 1654

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Sensualité biblique

Une jeune femme est assise, le corps à demi plongé dans l’ombre, le regard mélancolique. Sa chemise légère laisse apparaître impudemment sa poitrine pâle et sensuelle tandis que, dans l’obscurité, on distingue une lettre. Il s’agit de Bethsabée, qui vient d’achever la lecture d’une missive du roi David, l’invitant à tromper son mari… Devine-t-elle ce qui l’attend ? Car, selon l’épisode biblique, David fera par la suite tuer son époux afin d’épouser la jeune femme. Mystérieux, ce tableau l’est autant que son auteur, qui nous livre ici une étude de nu à la façon de son maître, Rembrandt. I. B.

Huile sur toile • 103 x 87 cm • Coll. Musée du Louvre, Paris • © Gianni Dagli Orti / Aurimages

Le Bernin, L’Extase de Sainte Thérèse (détail)
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Le Bernin, L’Extase de Sainte Thérèse (détail), vers 1647-1652

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Au septième ciel !

« La sculpture du Bernin est bien, à l’évidence, une représentation érotique, orgastique de l’union de l’être tout entier avec Dieu, partenaire invisible et « ravisseur » », écrivait le psychanalyste Jacques Lacan à propos de la célèbre Extase de Sainte Thérèse du Bernin. La position de son corps comme l’expression de son visage, lèvres entrouvertes, ont en effet conduit bon nombre d’observateurs à voir dans cette extase mystique une extase sexuelle… Quand le charnel et le divin ne font plus qu’un ! I. B.

Marbre blanc, bronze et dorure • 350 cm de haut • Eglise Santa Maria della Vittoria, chapelle Cornaro, Rome • © Archives Alinari, Florence, Dist. RMN-Grand Palais / Anderson

Edme Bouchardon, Faune endormi
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Edme Bouchardon, Faune endormi, 1730

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Rêve indécent

On aurait presque peur de l’éveiller… Pourtant, rien ne semble troubler le sommeil de ce faune totalement abandonné sur son rocher, pas même un courant d’air ! Sans pudeur aucune, il offre son intimité au spectateur. Alors qu’il séjourne à l’Académie de France à Rome, le jeune Edmé Bouchardon réalise cette sculpture d’après nature – ou presque –, puisqu’il s’agit d’une copie d’une statue grecque dont la beauté insolente continue de fasciner. I. B.

Marbre • 184 x 142 cm • Coll. Musée du Louvre, Paris • © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Raphaël Chipault

Jean-Jacques Lequeu, Et nous aussi nous serons mères ; car…!
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Jean-Jacques Lequeu, Et nous aussi nous serons mères ; car…!, 1794

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Sacré sein !

Cachez cette sainte que nous ne saurions voir ! Intitulé Et nous aussi nous seront mères car.. ! (un titre énigmatique mais qui évoque probablement la suppression des ordres monastiques pendant la Révolution), ce dessin volontiers blasphématoire représente une religieuse à la beauté froide, tirant sur son voile à la forme plus qu’évocatrice, laissant ainsi échapper incidemment un mamelon… Jean-Jacques Lequeu, qui s’est toute sa vie rêvé architecte, a aussi nourri dans ses œuvres un imaginaire débridé peuplé de fantasmes, comme en témoignent ses nombreux dessins érotiques et pornographiques. I. B.

Dessin à la plume et lavis sur papier • 50 x 36,4 cm • Coll. BnF, Paris

Hokusai, Le Rêve de la femme du pêcheur
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Hokusai, Le Rêve de la femme du pêcheur, vers 1814

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Plaisir monstre

D’Hokusai, le grand public connaît surtout La Grande Vague de Kanagawa ou encore les Trente-six vues du Mont Fuji. Mais le maître japonais était aussi l’auteur de nombreux shunga, des recueils de gravures érotiques au titre explicite, un art qu’il a pratiqué tout au long de sa carrière malgré son interdiction par le pouvoir. En France, alors que la fièvre japoniste gagne les milieux artistiques, des intellectuels comme Edmond de Goncourt seront particulièrement fascinés par ces gravures clandestines très osées. I. B.

Estampe • 18,9 x 26,6 cm • Coll. particulière • © Fine Art Images/Heritage Images/Getty Images

Gustave Courbet, Le Sommeil
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Gustave Courbet, Le Sommeil, 1866

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Femmes, femmes, femmes !

Dans une chambre plongée dans la pénombre, deux femmes nues s’enlacent. Sur le lit défait, un collier de perles cassé et une épingle à cheveux supposent la passion à laquelle elles se sont abandonnées… Gustave Courbet, particulièrement friand des scènes saphiques (un thème que l’on retrouve dans Les Demoiselles des bords de la Seine ou Amour et Psyché), répond ici à une commande du diplomate turc Khalil-Bey, qui lui achètera aussi la célèbre Origine du monde. Quand on aime, on ne compte pas. I. B.

Huile sur toile • 135 x 200 cm • Coll. Musée du Petit Palais, Paris • © akg-images / Erich Lessing

Jean Frederic Bazille, Le pêcheur à l’épervier
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Jean Frederic Bazille, Le pêcheur à l’épervier, 1868

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La pêche est bonne

Des modèles plus vrais que nature ! Jugée indécente, cette toile de Frédéric Bazille fut refusée au Salon de 1869. Car, même si les scènes de pêche sont particulièrement appréciées au XIXe siècle, le réalisme cru avec lequel Frédéric Bazille a représenté ses modèles pose quant à lui problème. Entourés d’une végétation luxuriante, digne du jardin d’Éden, seul le filet de pêche, tout en transparence, indique la nature des activités de ces jeunes hommes… Un loisir qui, selon les autorités morales de l’époque, ne justifiait pas la nudité ! I. B.

Huile sur toile • 137,8 x 86,8 cm • Coll. Fondation Rau pour le Tiers-Monde, Zurich • © Lylho/Leemage

Felicien Rops, Pornokratès
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Felicien Rops, Pornokratès, 1878

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Spécialité cochonne

S’il est un artiste qui n’a pas froid aux yeux, c’est bien lui ! Celui que l’on surnomme « le burineur de la décadence moderne », qui œuvra pour Joris-Karl Huysmans et Charles Baudelaire, s’est fait une spécialité de la gravure hautement subversive. Femmes nues crucifiées, accouplement avec le Diable, prostituées jouisseuses, acrobates impudiques… Les femmes de Félicien Rops, sous des dehors frivoles, affichent une insolente liberté qui révèle toute la cruauté et l’hypocrisie de la société fin-de-siècle, à l’image de cette déesse de la débauche promenant un cochon en laisse. D’un érotisme sans fard, l’art irrévérencieux de Félicien Rops ne se dépare néanmoins jamais d’une pointe d’humour. F. G.

Pastel, gouache et aquarelle • 75 x 48 cm • Coll. Musee Felicien Rops, Namur • © Photo Josse/Leemage

Von Stuck, Le Pêché
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Von Stuck, Le Pêché, 1899

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Stupre et décadence !

Emporté par un élan mystique et un rejet du matérialisme, la fin du XIXe siècle voit éclore le courant symboliste, hanté par les visions ténébreuses de femmes fatales, tour à tour bibliques et mythologiques. L’Allemand Franz von Stuck est l’un de ces peintres sulfureux pour qui le vice s’incarne (forcément) en une jeune femme nue rousse aux formes généreuses, sensuellement enlacée par un serpent complice. Reptile phallique, onanisme, sourire lubrique, position plus que lascive… Le peintre ne ménage pas ses efforts pour convier le spectateur à cette scène de jouissance. F.G.

Huile sur carton • 32,5 x,77 cm • Coll. Wallraf-Richartz-Museum, Cologne • © Photo Fine Art Images/Heritage Images/Scala, Florence

Egon Schiele, Femme vue en rêve
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Egon Schiele, Femme vue en rêve, 1911

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Gazon maudit

Tout, vous saurez tout… Figure de l’artiste maudit par excellence, Egon Schiele n’aura eu de cesse, durant sa fulgurante (mais très prolifique) carrière, de représenter des nus à l’érotisme souvent morbide et particulièrement cru. Corps décharnés, exhibition de l’intimité, coïts passionnés… Dans toute son œuvre, Eros et Thanatos se livrent un combat sans merci. Un an après avoir réalisé ce dessin, Egon Schiele sera emprisonné, accusé de pornographie. I. B.

Aquarelle et crayon sur papier • 47,9 x 32,1 cm • Coll. The Metropolitan Museum of Art, New York • © The Metropolitan Museum of Art, Dist. RMN-Grand Palais / image of the MMA

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