Sauf coup de théâtre, le 18 avril au soir, Martine Aubry ne présidera plus Lille Métropole (LMCU). Un nouveau séisme chez les socialistes, qui dirigeaient la deuxième communauté urbaine de France depuis sa création en 1967. « Les électeurs ont choisi l'alternance et ce qui s'est passé est sans précédent », souligne Gérald Darmanin, député UMP qui a ravi la mairie de Tourcoing à la gauche aux municipales et contribué au basculement de la métropole. A défaut de proposer sa candidature à la présidence de LMCU, Gérald Darmanin se déclare « candidat à ce que Martine Aubry ne soit plus présidente de la communauté urbaine ».
L'élu UMP préfère ne pas annoncer prématurément une victoire de la droite, mais la réalité des chiffres est là. Alors que la gauche détenait une majorité absolue sans même l'apport des communes non alignées, la droite est désormais le groupe qui compte le plus de conseillers communautaires. Mais pour obtenir une majorité, elle doit s'appuyer sur ces petites communes sans étiquette : le groupe « apolitique » Métropole Passions Communes (MPC) est désormais fort de 45 communes sur les 85 de la métropole. Ce qui porte à 105 le nombre de voix de droite et divers droite, contre 69 à la gauche.
Deux favoris se dégagent : le député et maire UMP de Marcq-en-Barœul, Bernard Gérard, patron de la droite, et Damien Castelain, leader du groupe MPC. « On n'a pas besoin d'être d'accord sur tout mais au moins sur l'essentiel, confie Bernard Gérard. Dans notre métropole, il y a 44 communes de moins de 5 000 habitants. Ces maires ont sans doute des projets fondamentaux qui leur tiennent à coeur : la création du conseil des maires permettra à chacun de s'expliquer. »
« JE PRENDS ACTE DE CE TSUNAMI »
Les regards se tournent surtout vers Damien Castelain, un maire sans étiquette d'une commune de 900 habitants, Péronne-en-Mélantois, qui pourrait présider Lille-Métropole… Cet ingénieur soutenait depuis 2008 Mme Aubry, dont il appréciait l'écoute. « Je ne renie pas le travail accompli mais je prends acte de ce tsunami, dû à un triple repoussoir : François Hollande, la fiscalité et Vincent Peillon – vous ne pouvez imaginer à quel point la réforme des rythmes scolaires a contrarié nos petites communes. Plus encore que Roubaix et Tourcoing, je suis sidéré de voir une dizaine de communes rurales perdues par la gauche. »
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