Des élus veulent la dissolution de Génération identitaire après une opération anti-migrants dans les Pyrénées

Carole Delga dénonce un « coup de force contraire aux valeurs de la République » perpétré par un « groupuscule d’extrême droite violent et dangereux ».

Au col du Portillon, en janvier 2017.

Au col du Portillon, en janvier 2017. ORIOLSOLEAMIELL / WIKIMEDIA COMMONS

Plusieurs élus d’Occitanie, dont la présidente socialiste de région, Carole Delga, ont dénoncé mardi 19 janvier une opération « anti-migrants illégale » de Génération identitaire entre Luchon (Haute-Garonne) et l’Espagne, en demandant des sanctions.

Mardi, une trentaine de personnes « dans des voitures sérigraphiées Défend Europe » se sont installées au col du Portillon, certains sont « partis en randonnée » et utilisant « un drone » pour surveiller la frontière, a indiqué la gendarmerie.

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Quelques militants ont également « été délogés du barrage hydroélectrique de Melles », a précisé la même source.

« Coup de force contraire aux valeurs de la République »

« Cette opération, menée en toute illégalité, a seulement pour but de créer le buzz médiatique et ainsi permettre à ces extrémistes de développer leur discours de haine », ont dénoncé dans un communiqué commun, Carole Delga, le président du conseil départemental de la Haute-Garonne Georges Méric (PS), le député de Haute-Garonne Joël Aviragnet (PS) et le maire de Luchon Eric Azemar (sans étiquette).

Ces élus demandent « au préfet de la Haute-Garonne de mettre fin fermement et sans délai à ce coup de force, indigne et contraire aux valeurs de la République et de notre territoire » réclamant que des poursuites soient engagées contre les instigateurs qui avaient mené une opération similaire dans les Alpes, rappellent-ils.

Ils demandent également au ministère de l’Intérieur de dissoudre « ce groupuscule d’extrême droite violent et dangereux ». De son côté, le préfet de région « a fermement » condamné en fin d’après midi ces actions « purement symboliques qui n’ont provoqué aucun trouble à l’ordre public mais qui ont mobilisé inutilement les forces de l’ordre, les détournant de leur mission de surveillance de la frontière », a-t-il souligné dans un communiqué.

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Dissoudre Génération identitaire ?

Le préfet a précisé que l’un des activistes d’extrême droite avait été entendu par la gendarmerie après avoir participé au « déploiement d’une banderole sur un site appartenant à EDF ».

Selon un message de Génération identitaire posté sur les réseaux sociaux, cette campagne baptisée « Défend Europe » entend lutter contre le « risque terroriste et migratoire dans les Pyrénées ». Thaïs d’Escufon une porte-parole de Génération identitaire à Toulouse, présente lors de l’opération pyrénéenne, a indiqué par téléphone :

« Cette immigration massive contre laquelle les différents gouvernements n’ont jamais lutté véritablement, nous, Génération identitaire […] avons décidé de nous y opposer concrètement donc nous avons voulu prêter main-forte aux forces de l’ordre. »

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En décembre, Génération identitaire (GI) et trois de ses cadres avaient été relaxés par la cour d’appel de Grenoble, dans l’affaire des opérations anti-migrants menées en 2018 dans les Alpes, à la frontière franco-italienne.

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