Comme chaque année, le forum économique mondial publie son évaluation des principaux risques pour la planète. Si ceux liés au climat sont les plus susceptibles de survenir à court et moyen terme, les experts et décideurs mondiaux jugent que c’est le risque épidémique qui présente le plus de danger. Ils estiment aussi que l’expérience actuelle que vit le monde est l’occasion de bâtir un monde plus durable.

Le sommet du World Economic Forum (WEC) de Davos n’aura pas lieu en janvier comme chaque année, la crise épidémique ne le permettant pas. Si un petit rendez-vous virtuel devrait se tenir à la fin du mois, il faudra attendre fin mai et se délocaliser à Singapour pour assister à la rencontre des grands décideurs politiques et économiques de ce monde. Pour autant, cela n’a pas empêché le forum économique mondial de publier ce 19 janvier son traditionnel rapport des risques globaux (Global Risks Report 2021).
Il est le fruit d’un questionnaire soumis à 850 experts et dirigeants d’entreprises ou d’associations. Leurs réponses s’inscrivent dans le cadre très particulier d’une pandémie globale, doublée d’une crise économique et sociale croissante, qui affecte la planète depuis un an. Le rapport fait un double classement. D’un côté il mesure les risques les plus susceptibles de survenir (Likelihood) et de l’autre, les risques dont les conséquences seraient les plus importantes (Impact).
Risques 2021 WEC
Pour la cinquième année consécutive, ce sont les événements climatiques extrêmes qui sont les plus susceptibles d’intervenir selon les experts. D’ailleurs en 2020, selon les chiffres de Munich Re, ceux-ci ont causé 210 milliards de dollars de dégâts sur la planète. Cette entrée précède le manque d’action climatique et les dommages à l’environnement. À la quatrième place apparaît le risque de maladie infectieuse. Avec le Covid-19, l’humanité a redécouvert cette vulnérabilité, alors même que plusieurs grandes pandémies avaient touché l’humanité au XXe siècle. Enfin, à la cinquième place apparaît la destruction de la biodiversité, perdant une place par rapport à 2020.
Bâtir un monde plus résilient

Pour ce qui est du classement des risques en termes de gravité, la première place est occupée par les maladies infectieuses, qui en 2020 n’étaient qu’à la 10e place. La crise actuelle a montré combien l’ensemble de nos systèmes économiques et sociaux ont été mis à genoux par le virus. Suit le manque d’action climatique à la deuxième place. Risque d’autant plus réel qu’en 2020, tous les grands évènements liés à la nature et la biodiversité ont été décalés à 2021. On trouve ensuite les armes de destruction massives, la perte de biodiversité et la crise des ressources naturelles.
"Le coût humain et économique immédiat du Covid-19 est sévère. Il menace d’effacer plusieurs années de progrès dans la réduction de la pauvreté et d’affaiblir encore davantage la cohésion sociale et la coopération internationale", écrivent les auteurs du rapport. Pourtant ceux-ci veulent y voir l’occasion de créer une société plus résiliente : "Alors que les gouvernements réfléchissent encore à la manière de sortir de l’urgence pour engager la reprise, et avec les entreprises anticipent un nouvel environnement commercial changé, il y a l’opportunité d’investir dans une croissance intelligente, propre et inclusive".
Ludovic Dupin @LudovicDupin

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