Joli coup pour Thales. Le champion français de l’aérospatial, de la défense et de la sécurité a été sélectionné par l’OTAN pour lui fournir un système de cloud militarisé, déployable en moins de 24 heures sur les théâtres d’opérations. L’offre sélectionnée est basée sur le Nexium Defence Cloud, le cloud de défense ultra-sécurisé que Thales avait présenté pour la première fois en 2018 lors du salon Eurosatory. Elle intègre à la fois des serveurs de très haute capacité pour les quartiers généraux de l’Alliance, et des boxes tout-en-un (caissons, serveurs, systèmes de supervision) déployables rapidement à proximité des théâtres. "C'est le premier projet de ce type dans le monde hors Etats-Unis, que nous avons remportés après une compétition particulièrement dure", souligne Marc Darmon, directeur général adjoint des systèmes d'information et de communication sécurisés de Thales.
Le cloud militaire proposé par Thales n'a pas grand-chose à voir avec le cloud grand public façon GAFAM. "Le cloud classique suppose une excellente qualité de connexion, sur laquelle on ne peut pas compter sur les théâtres militaires, pointe Marc Darmon. Notre cloud, à l'inverse, est calibré pour fonctionner avec des qualités de connexions médiocres, des coupures, des brouillages. Il est aussi conçu pour que les données ne soient pas récupérables par l'ennemi s'il prend le contrôle d'un centre de données." L'appel d'offres de l'OTAN excluait d'ailleurs le recours aux solutions des GAFAM.
Cette sélection est une belle marque de confiance de l’OTAN à Thales, alors même que le groupe français a connu de grosses difficultés sur un autre gros contrat avec l’Alliance, dit ACCS (Air Command and Control System). Ce programme, ultra-stratégique, vise
Joli coup pour Thales. Le champion français de l’aérospatial, de la défense et de la sécurité a été sélectionné par l’OTAN pour lui fournir un système de cloud militarisé, déployable en moins de 24 heures sur les théâtres d’opérations. L’offre sélectionnée est basée sur le Nexium Defence Cloud, le cloud de défense ultra-sécurisé que Thales avait présenté pour la première fois en 2018 lors du salon Eurosatory. Elle intègre à la fois des serveurs de très haute capacité pour les quartiers généraux de l’Alliance, et des boxes tout-en-un (caissons, serveurs, systèmes de supervision) déployables rapidement à proximité des théâtres. "C'est le premier projet de ce type dans le monde hors Etats-Unis, que nous avons remportés après une compétition particulièrement dure", souligne Marc Darmon, directeur général adjoint des systèmes d'information et de communication sécurisés de Thales.
Le cloud militaire proposé par Thales n'a pas grand-chose à voir avec le cloud grand public façon GAFAM. "Le cloud classique suppose une excellente qualité de connexion, sur laquelle on ne peut pas compter sur les théâtres militaires, pointe Marc Darmon. Notre cloud, à l'inverse, est calibré pour fonctionner avec des qualités de connexions médiocres, des coupures, des brouillages. Il est aussi conçu pour que les données ne soient pas récupérables par l'ennemi s'il prend le contrôle d'un centre de données." L'appel d'offres de l'OTAN excluait d'ailleurs le recours aux solutions des GAFAM.
Cette sélection est une belle marque de confiance de l’OTAN à Thales, alors même que le groupe français a connu de grosses difficultés sur un autre gros contrat avec l’Alliance, dit ACCS (Air Command and Control System). Ce programme, ultra-stratégique, vise à développer un système de commandement et de contrôle aériens unifié, qui permettra de connecter environ 300 sites de surveillance aérienne, plus de 40 types de radars différents, le tout sur une zone de 81 millions de kilomètres carrés, de l'extrême nord de la Norvège jusqu'à l'extrême sud de la Turquie. Ce système est censé remplacer un large éventail de systèmes aériens des membres de l’OTAN, notamment le STRIDA français.
Le casse-tête ACCS
Depuis son lancement en 1999, le programme, d’une complexité inédite (15 millions de lignes de codes), a cumulé retards et surcoûts, entre des spécifications de départs inadaptées aux conflits modernes, des désaccords entre alliés, et les difficultés de ThalesRaytheonSystems. La facture atteindrait désormais 3 milliards d'euros. Mais le projet, sur lequel travaillent 500 salariés de Thales sur le site de Rungis, semble avoir repris de l’altitude ces derniers mois. "Des progrès notables et de bon augure ont été enregistrés en 2020, à la suite d’un travail en équipe entre les industriels, les armées et la direction générale de l’armement (DGA), assurait le général Philippe Lavigne, chef d’état-major de l’armée de l’air, lors d’une audition à l’Assemblée nationale le 23 octobre dernier. Ils permettent d’envisager une mise en service opérationnelle (MSO) avant 2030, si la notification est prononcée en 2021."
Signer des contrats avec l'OTAN n'a rien d'une sinécure pour les groupes français, qui sont rares à passer le cap. Thales, outre le méga-contrat ACCS, fournit également des réseaux de communications sécurisées à l’Alliance en Afghanistan. L'ETI Global Technologies, spécialiste de l'installation de réseaux télécoms dans les zones à risque, est aussi un fournisseur de longue date de l'alliance. Mais comme révélé par Challenges, la société a perdu fin novembre ses habilitations confidentiel et secret défense auprès de la DGA.
Le gros coup Galileo
Pour Thales, ce contrat OTAN est le deuxième gros coup de ce début d'année 2021. Sa division Thales Alenia Space (TAS), codétenue avec l'italien Leonardo, avait été sélectionnée le 20 janvier par la Commission européenne pour fournir une bonne partie de la nouvelle génération de satellites Galileo, le GPS européen, prévue pour 2024. Selon les termes de ce contrat, encore à finaliser, TAS fabriquera six satellites des douze satellites prévus, Airbus Defence & Space étant chargé des six autres. Le montant total du contrat est de 1,47 milliard d'euros, que se partageront les deux industriels européens.