"La Fin de l’homme rouge" de Svetlana Alexievitch

Anouk Grinberg "la fin de l'homme rouge - ©n_Martinez
Anouk Grinberg "la fin de l'homme rouge - ©n_Martinez
Anouk Grinberg "la fin de l'homme rouge - ©n_Martinez
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"La Fin de l’homme rouge" fait résonner les voix des témoins brisés de l’époque soviétique, voix suppliciées des Goulags, voix des survivants et des bourreaux, voix magnifiques de ceux qui ont cru qu’un jour "ceux qui ne sont rien deviendraient tout", et sont aujourd’hui orphelins d’utopie.

"Pendant quarante ans, Svetlana Alexievitch a parcouru ce pays qu’on appelait l’URSS et enregistré des centaines de témoignages. "Ce qui m’intéresse, écrit-elle, c’est le petit homme, le grand petit homme car la souffrance le grandit. Dans mes livres, il raconte lui-même sa petite histoire, et en même temps, il raconte la grande histoire." D’une personne à l’autre, de voix en voix, elle a écrit six livres qui n’en font qu’un seul, un livre sur l’histoire d’une utopie : le socialisme. 

La Fin de l’homme rouge fait résonner les voix des témoins brisés de l’époque soviétique, voix suppliciées des Goulags, voix des survivants et des bourreaux, voix magnifiques de ceux qui ont cru qu’un jour "ceux qui ne sont rien deviendraient tout", et sont aujourd’hui orphelins d’utopie. "J’ai cherché ceux qui ont totalement adhéré à l’idéal. Ils n’ont pas été capables de lui dire adieu, se perdre dans une existence privée, vivre, tout simplement. J’ai été choquée et horrifiée par l’être humain, j’avais envie d’oublier ce que j’avais entendu. Et plus d’une fois aussi, j’ai eu envie de pleurer de joie devant la beauté de l’être humain. Ce qui m’attirait, c’était ce petit espace, l’être humain. Juste l’être humain. En réalité, c’est là que tout se passe. Je suis entourée de ces voix, ces centaines de voix, elles sont toujours avec moi. J’aime les voix humaines solitaires, c’est ce que j’aime le plus, c’est ma passion". Emmanuel Meirieu

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Mise en scène et adaptation : Emmanuel Meirieu Traduction : Sophie Benech Réalisation : Alexandre Plank et Emmanuel Meirieu

Evelyne Didi
Evelyne Didi
- ©n_Martinez

Avec Stéphane Balmino, Evelyne Didi, Xavier Gallais, Maud Wyler, Anouk Grinberg, Jérôme Kircher, André Wilms et la voix de Catherine Hiegel
Musique : Raphaël Chambouvet
Prise de son, montage, mixage : Mathieu Touren
Assistante à la réalisation : Manon Dubus

Production : La Criée - Théâtre National de Marseille / Le Bloc Opératoire
Coproduction : ExtraPôle Provence-Alpes-Côte d’Azur, Les Gémeaux/Sceaux/Scène nationale, Les Théâtres – Théâtre du Jeu de Paume à Aix-en-Provence, Le Liberté, scène nationale de Toulon, Le Théâtre National de Nice – CDN Nice Côte d’Azur, L’Arc Le Creusot, Châteauvallon Scène Nationale, DSN Dieppe Scène Nationale.

Une fiction enregistrée en septembre 2019 au Théâtre des Bouffes du Nord.

La Fin de l’Homme Rouge est publié chez Actes Sud. Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de littérature en 2015.

Jérôme Kircher "la fin de l'homme rouge
Jérôme Kircher "la fin de l'homme rouge
- ©n_Martinez

Suivie de un extrait de la série d'entretiens "A voix nue" avec Svetlana Alexievitch, au micro de Jean- Pierre Thibaudat, diffusé en 2005 sur France Culture.

Extrait du 5ème entretien "A voix nue" de Sveltana Alexievitch

9 min

Née en Ukraine et grandie en Biélorussie, Svetlana Alexievitch commence à écrire et est publiée avant la chute de l'URSS. Son livre le plus connu, La Supplication, raconte la catastrophe de Tchernobyl qui s'est vendu à plus de 100 000 exemplaires en France, où il a connu maintes adaptations au théâtre et sur France Culture dans le feuilleton en 2006. Cette série d'entretiens "A voix nue" est enregistrée en 2005 alors que son livre Derniers témoins allait paraître aux Presses de la Renaissance. Ce premier entretien de la série porte plus particulièrement sur son ouvrage La guerre n'a pas un visage de femme, longue enquête de sept ans façonnée à partir de plus de cinq cents entretiens.

Au moment où elle s'exprime à l'antenne de France Culture, dix ans avant de se voir décerner le Prix Nobel de Littérature 2015, Svetlana Alexievitch s'est installée en France après un premier exil en Italie. Retournée à plusieurs reprises dans son pays d'origine au cours de ces quatre années en occident, elle témoigne d'une dégradation de la situation en termes de libertés publiques.

Lorsque Svetlana Alexievitch est reçue dans "A voix nue" en 2005, Derniers témoins est son dernier ouvrage paru. Ce cinquième volet de la série d'entretiens lui est plus particulièrement consacré, et l'écrivaine biélorusse raconte que cet ouvrage avait été largement censuré. Une moitié de son travail avait ainsi été biffée de l'édition russe. Pour sa parution en France, elle en a retravaillé le texte, incluant de nouveaux témoignages, au cœur de son dispositif d'écriture. Parmi ces témoins, uniquement des adultes, souvent âgés, mais qui ont en commun d'avoir été enfants durant ce conflit particulièrement âpre derrière le front Est.

En savoir plus : Svetlana Alexievitch (1/5)
A voix nue
27 min

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