« Les trente minutes d'activité physique par jour, c'est maintenant », alerte un collectif

Publié le par Alexandra Bresson

Alors que la sédentarité était déjà considérée comme un problème majeur de santé publique, des experts, rassemblés au sein du collectif « Pour une France en forme » s'inquiètent de l'impact de la pandémie de COVID-19 dans ce domaine. Leur tribune publiée dans le JDD rappelle l'importance de bouger au moins 30 minutes par jour et pourquoi l'activité physique est aussi indispensable au quotidien.

Alors que de nouveaux cas de COVID-19 continuent de se déclarer dans le monde, de nombreuses personnes sont invitées à se confiner chez elles actuellement. Dans certains pays, les salles de fitness et autres lieux où l’on pratique normalement une activité physique sont fermés depuis plusieurs longues semaines, ce qui peut s’avérer problématique pour la pratique d'une activité physique régulière. Or, un comportement sédentaire combiné à un faible niveau d’activité physique peut avoir des effets négatifs sur la santé, le bien-être et la qualité de vie, sachant que les périodes de confinement sont susceptibles de causer un stress supplémentaire pour la santé mentale des citoyens.

En novembre dernier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) insistait sur l'importance du sport en pleine épidémie. Voilà que l'alerte est de nouveau d'actualité avec cette tribune publiée ce week-end dans le Journal du Dimanche (JDD) par le collectif « Pour une France en forme » composé d’experts issus du monde du sport, de la santé et des médias. Ses membres (l'ex-ministre Valérie Fourneyron, l'ex-rugbyman Marc Lièvremont...) évoquent un seul mot d'ordre : « Les trente minutes d'activité physique par jour, c'est maintenant pour la santé de chacun et pour le bien commun. » Ces derniers rappellent également que sa pratique pendant la pandémie, en respectant les gestes barrière, est sans risque.

En quoi l'activité physique est-elle essentielle ?

Les auteurs de cette tribune s'inquiètent du fait que la crise sanitaire et les conditions de vie qu'elle impose n'aggravent une situation déjà alarmante dans ce domaine : réduction de l'activité physique et augmentation de la sédentarité touchent la grande majorité de la population. « Les quatre mois de confinement se sont traduits par une prise de poids et une diminution majeure des capacités cognitives (de près de 40%!) et physiques (20%) des enfants en CE2 », soulignent-ils. « Les patients inscrits dans des programmes "sport sur ordonnance" peinent à reprendre leurs activités. « Le principe de précaution et le réflexe de prudence, diffusés et appliqués à l'excès, inhibent toute la population. »

Or, ce qui est risqué, c'est bien de ne pas bouger. Selon les dernières estimations de l'OMS datant de novembre dernier, il serait possible d’éviter jusqu’à 5 millions de décès par an si la population mondiale était plus active. L'organisme indique que chacun, quels que soient son âge et ses capacités, peut avoir une activité physique et que tous les types de mouvements ont leur importance. Une activité physique régulière est en effet essentielle pour prévenir et mieux prendre en charge les maladies cardiaques, le diabète de type 2 et le cancer, pour réduire les symptômes de dépression et d’anxiété, ainsi que pour atténuer le déclin cognitif, améliorer la mémoire et stimuler la santé du cerveau.

« Un formidable bouclier dans l'attente du vaccin »

C'est sans compter le fait que l'activité physique aide l'organisme à se défendre face à la menace que représente la COVID-19, comme l'explique le collectif dans cette tribune. « Ses bienfaits sur les systèmes immunitaire, cardiovasculaire et respiratoire, ainsi que son impact préventif sur les effets du vieillissement, principaux facteurs de risque de gravité de la Covid-19, sont prouvés. Elle est, surtout en exposition à la lumière naturelle, un formidable bouclier dans l'attente du vaccin. » Ces experts insistent sur le fait que chacun peut prendre trente minutes par jour pour bouger : quitter sa chaise, monter les escaliers, descendre du transport en commun un arrêt plus tôt, marcher, courir, pédaler, jardiner...

Les enfants, notamment, doivent adopter cette bonne habitude dès leur plus jeune âge pour la conserver toute au long de leur vie, c'est pourquoi ces derniers terminent leur tribune en saluant l'initiative du ministère de l'Éducation nationale. Ce dernier lance avec le concours de Paris 2024, la campagne trente minutes d'APS (activités physiques et sportives) quotidiennes à l'école primaire à l'occasion de la semaine olympique et paralympique qui débute le 1er février. « Bouger est aussi essentiel que savoir lire, écrire et compter. Le mouvement est notre salut », concluent-ils. A noter que cette publication intervient quelques jours après celle d'une lettre ouverte adressée à l'exécutif par 72 sénateurs.

Dans ce courrier, les élus demandent « une dérogation au couvre-feu après 18h pour la pratique d’une activité physique individuelle de plein air et sans regroupement pour tous les Français. » « Les nouvelles modalités d'organisation de notre vie sociale et la réduction de nos déplacements viennent renforcer la sédentarité des Français d'ores et déjà reconnue comme un véritable fléau de santé publique. (…) Durant les précédents confinements et couvre-feux, il a toujours été possible pour les Français de pratiquer une activité physique de plein air » rappellent-ils. Une autre courrier adressé à la ministre des Sports demande une dérogation pour les personnes bénéficiant d'une prescription pour une activité physique adaptée.