En Suède, la honte de faire du shopping est de plus en plus présente et porte même un nom

En Suède, le « Köpskam » fait rage chez les habitants. Surtout chez les fashionistas. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
En Suède la honte de faire du shopping est de plus en plus prsente
« Confessions d'une accro du shopping » / Paul John Hogan

Après le flygskam, la honte de prendre l’avion, les Suédois sont déjà prêts à nous donner une nouvelle leçon d’écologie. Laquelle ? Le köpskam. Ce néologisme scandinave, composé des mots « köp » qui signifie « acheter » et de « skam » qui signifie « honte », désigne la honte de faire du shopping. Surtout quand il s’agit d’acheter des vêtements et accessoires de mode. Au pays du géant de la fast fashion H&M, les modes de consommations sont modifiées en profondeur. Si en 2011, la marque a lancé sa collection eco-friendly, « Conscious », pour les Suédois, ce n’est pas assez. L’objectif des adeptes du köpskam : se défaire de la surconsommation pour préférer acheter moins mais mieux. Et, ainsi, pousser l’industrie de la mode repenser le processus de fabrication de ses produits et son impact écologique. En juillet, la ville de Stockholm avait décidé d’annuler sa Fashion Week annuelle, qui devait se tenir du 27 au 28 aout 2019, pour protéger l’environnement car les précédentes justifiaient d’un mauvais bilan carbone.

Mais c’est l’industrie de la mode et du textile entière qui est concernée. À l’échelle mondiale, la production des habits représente 20% des rejets d’eaux usées et 10% des émissions de CO2. La Fondation Ellen MacArthur, estime que ces chiffres risquent d’empirer d’ici 2050 où le secteur devrait représenter 26% des émissions de gaz à effet de serre. Selon le rapport Pulse of the Fashion Industry publié en 2017, la consommation mondiale de vêtements connaîtra, elle, une croissance de 63% d’ici 2030. Soit l’équivalent de 148 millions de tonnes de déchets textiles par an. De quoi baisser la tête lorsqu’on sort d’une grande enseigne de fast fashion les bras chargés de sac, non ?

Article initialement publié par Glamour.