"Proches", une histoire du toucher

William II, prince d'Orange, et son épouse, Marie Stuart (détail), Antoon van Dyck, 1641. Rijksmuseum, Amsterdam. (Wikipédia)
William II, prince d'Orange, et son épouse, Marie Stuart (détail), Antoon van Dyck, 1641. Rijksmuseum, Amsterdam. (Wikipédia)
William II, prince d'Orange, et son épouse, Marie Stuart (détail), Antoon van Dyck, 1641. Rijksmuseum, Amsterdam. (Wikipédia)
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"Ce qu’il y a de plus profond en l’homme, c’est la peau", écrit Paul Valéry et pour cause : être touché est nécessaire à notre bon développement et toucher est essentiel à notre survie. Entre tabou et volupté, rejoignez-nous pour l'exploration tactile d'une histoire sensible et sensuelle.

Avec
  • Bénédicte Hamon Conservatrice à la BnF, chargée de collection en sciences religieuses.
  • Anne Vincent-Buffault Historienne, chercheuse associée à l'Université Paris Cité

Jamais nous n’aurions imaginé connaître une telle situation : la distanciation sociale, un monde dans lequel il est impératif d’éviter les contacts. La bise, la poignée de main, la caresse véhiculent une menace virale : il ne faut pas toucher la barre du métro ; il ne faut pas toucher la poignée du caddie. Toucher, c’est entrer en contact avec quelque chose ou quelqu’un, parfois soi-même. Une histoire du toucher est possible et nous en visons un épisode dramatique. Est-il possible de vivre dans un monde sans se toucher, au moins se frôler, sous peine de toucher le fond ?  Xavier Mauduit

En cette période de crise sanitaire qui nous éloigne durablement du corps des autres, la Nuit des idées  consacre sa 6e édition au thème “Proches”. L’occasion de s’interroger sur notre rapport individuel et collectif à la sensibilité durement affecté par la distance physique. Entre frôlements, caresses, chastes tâtonnements et baisers sacrés, le vaste spectre du toucher enrichit une histoire sensible du corps qui continue de s’écrire.
Peut-on faire une histoire de la caresse ? Comment ont évolué la perception et la place du toucher dans nos sociétés ? Et sommes-nous en train de vivre un basculement dans l’histoire du contact physique ?

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Avec Anne Vincent-Buffault, historienne des sensibilités, chercheuse associée au Laboratoire de changement social et politique de l'Université de Paris. Elle est notamment autrice d'une Histoire des larmes : XVIIIe-XIXe siècles (Payot, 2001) et d’une Histoire sensible du toucher (L'Harmattan, 2017).

Et Bénédicte Hamon, conservatrice à la BnF, chargée de collection en sciences religieuses. Elle est l’autrice d'une série d'articles sur le blog Gallica intitulée “ Le spiritisme au prisme du toucher”.

Il semblerait que le toucher ait perdu de l'importance à partir de la Renaissance parce que la vue a été prédominante. Suivant les époques il y a des fluctuations avec des retours comme au XVIIIe siècle où l'on s'intéresse aux sens car c'est grâce à eux que nous avons un rapport avec le monde et, on pense que nos idées viennent de nos sens. Au XIXe siècle, la peau est considérée comme un organe très périphérique, tout est basé sur les lobes cérébraux et il y a une hiérarchie des sens qui est très établie avec l'idée que la vue est plus importante. Avec la montée de l'hygiénisme on essaie de séparer ce qui est de l'ordre du pur et de l'impur, ce qui est contaminant et ce qui ne l'est pas. Anne Vincent-Buffault

Au XIXe, les médecins touchent, tâtent, il y a cette idée qu'il faut expérimenter, mesurer, on a un rapport au corps un peu différent car avant on avait des examens plutôt visuels. Dans ces textes, les médiums sont touchés, parfois ils sont même ligotés pour éviter qu'il y ait des supercheries, qu'ils s'échappent, qu'ils se déguisent en fantôme. Il y a tout plein de protocoles quasiment scientifiques. Bénédicte Hamon

Sons diffusés :

  • Archive - 2014 - France culture - Extrait de l'émission Les Regardeurs - La tapisserie de La Dame à la licorne. 
  • Archive - 11/02/1948 - Extrait de l'émission Heure de culture française - Séminaire du philosophe Étienne Souriau. 
  • Archive - 24/03/1962 - La Gazette des français - Le médecin du roi (1650), comment emmailloter les enfants. 
  • Archive - 30/01/1956 - Extrait du séminaire d'André Maurois, L'Homme et la machine.
  • Archive - JT de 20H - La tombe d'Allan Kardec au cimetière du Père-Lachaise. 
  • Extrait du film Fantômas réalisé par André Hunebelle (1964). 
  • Extrait du film Le Bossu réalisé par André Hunebelle avec Jean Marais (1959).
  • Oldelaf - Les mains froides

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