Des scientifiques ont mis en évidence un déclin rapide des requins et des raies à l’échelle mondiale en l’espace de cinquante ans. Les pratiques de pêche non durables seraient les principales responsables de la disparition de ces espèces.

Un déclin rapide

Ces dernières années, de nombreux rapports ont fait état d’une nette diminution des populations d’animaux sauvages dans le monde entier, avec une chute de près de 70 % depuis 1970. S’appuyant sur l’indice Planète vivante, qui compile des données sur les changements de population de différentes espèces dans le monde, et sur l’indice Liste rouge, qui suit l’évolution du risque d’extinction, ces nouvelles recherches publiées dans la revue Nature montrent que les espèces de requins et de raies suivent une trajectoire similaire.

Une situation inquiétante non seulement pour ces animaux en particulier, mais également en raison de l’impact désastreux que leur disparition aurait sur l’écosystème océanique dans son ensemble.

À l’exception du requin-marteau, toutes les espèces de requins et de raies ont vu leur nombre diminuer au cours des 50 dernières années et 24 sur 31 sont désormais classées comme vulnérables, menacées ou en danger critique d’extinction. Ce qui signifie qu’elles sont confrontées à un risque d’extinction « élevé », « très élevé » ou « extrêmement élevé », tandis qu’un déclin encore plus rapide a été observé pour les espèces vivant dans les zones tropicales, avec une chute de près de 85 %.

— VisionDive / Shutterstock.com

Cette diminution moyenne de 71 % est largement attribuée à la « pression de pêche relative » croissante, faisant référence à la quantité de stocks de poissons exploités par rapport au nombre de poissons restants. Les auteurs affirment que cette pression a été multipliée par 18 depuis 1970 et qu’il est urgent de fixer de nouvelles limites de capture pour résoudre ce problème.

Des espèces indispensables à l’équilibre de l’écosystème océanique

« Les espèces étudiées font partie des prédateurs les plus importants de l’océan », explique le Dr Richard Sherley, de l’université d’Exeter. « Ils errent loin de la terre et peuvent donc sembler immunisés contre les impacts directs des humains sur notre planète. Ce n’est pas le cas. Notre analyse globale indique un déclin stupéfiant. Elle souligne les risques très réels auxquels ces espèces sont confrontées si nous n’agissons pas maintenant pour limiter les pressions exercées par la pêche sur leurs populations. »

Les scientifiques soulignent que certaines des conclusions positives de l’étude incitent à l’optimisme, comme la reconstitution de certaines espèces de requins qui semble résulter d’un renforcement des règles de pêche.

« Ces mesures sont impératives pour la durabilité à long terme, notamment une augmentation potentielle des captures une fois les populations reconstituées, et un avenir plus prometteur pour certains des animaux les plus emblématiques et les plus importants, sur le plan fonctionnel, dans nos océans », concluent les auteurs de l’étude.

Récemment, des chercheurs argentins ont révélé qu’un quart des espèces d’abeilles connues, jouant un rôle majeur dans le maintien des écosystèmes terrestres, n’avaient plus été observées depuis les années 1990.

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